Les conducteurs de taxis-motos de la ville de Bobo-Dioulasso ont manifesté à la place de la mairie, le mercredi 19 juin 2013, pour protester contre la décision qui leur fait obligation de ne plus transporter des personnes.
Les conducteurs des taxis-motos étaient nombreux sur leurs tricycles à manifester devant la mairie centrale de Bobo-Dioulasso. Ils trouvent que la décision prise récemment de ne plus transporter de personnes ne les arrange pas. « Chaque jour, nous devons mettre de l’essence dans le tricycle, donner 5000 F CFA au propriétaire. Si on veut prendre uniquement les bagages, on n’aura rien, surtout qu’on ne gagne pas de bagages à transporter tous les jours », a expliqué Idrissa Coulibaly, un conducteur de tricycle. Selon lui, ils ne peuvent pas prendre les marchandises sans leurs propriétaires. C’est pourquoi, il exhorte les autorités concernées à revenir sur leur décision. « Ce sont les taxis-motos qui sont venus nous donner du travail à Bobo-Dioulasso. Si nous ne prenons pas les gens, on ne pourra pas s’en sortir ». Il a ajouté que cette protestation fait suite aux arrestations des taxis-motos qui transportaient des personnes depuis le dimanche 16 juin 2013. La manifestation devant la mairie a permis de rencontrer le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, qui semble-t-il, leur a fait savoir qu’il n’est pas responsable de la mesure. Des commerçantes qui sont les clientes des taxis-motos étaient aussi présentes pour soutenir les transporteurs. « Nous prenons les taxis-motos, parce que le coût de 100 F CFA par course nous arrange. Nous ne pouvons pas prendre de taxi à 600 F CFA aller- retour chaque jour », a dit Rockia Sanou, vendeuse de mangues. Pour ces femmes, avec les taxis-motos, elles et leurs marchandises sont transportées à 1000 F CFA ou à 1250 F CFA.
En ce qui concerne les risques d’accidents qui peuvent survenir avec les tricycles, les chauffeurs et les clientes s’accordent à dire qu’ils ne sont pas propres aux taxis-motos. Les manifestants ont été dispersés par des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Ils ont aussitôt sillonné quelques artères du centre-ville, avant de reprendre leurs activités, avec la décision de toujours transporter des personnes.