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Accord de paix intermaliens : Enfin, les parties prenantes s’accordent
Publié le jeudi 20 juin 2013   |  L’Express du Faso


Négociations
© AFP par AHMED OUOBA
Négociations de Ouagadougou:le gouvernement malien et les groupes armés du Nord signent un accord préliminaire de paix
Mardi 18 Juin 2013.Ouagadougou


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Les parties prenantes à la crise malienne, étaient réunies ce mardi 18 juin 2013 autour du médiateur, le président du Faso, Blaise Compaoré. Pour enfin parapher un protocole d’accord de paix.

Tout le monde attendait l’accord de paix de Ouagadougou dans la crise malienne. Eh bien, il a été ratifié par l’ensemble des parties prenantes sur le terrain. La signature du document est intervenue en deux phases à la présidence du Faso. Dans un premier temps, ce sont les groupes armés constitués dans la Coordination du mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCA) qui ont paraphé l’accord. A leur suite, les groupes non-armés marqueront leur adhésion à cet accord en le ratifiant à leur tour.

Cet accord comprend 25 articles repartis dans trois chapitres. Le premier est consacré au désarmement et à l’arrêt des hostilités. Sur place, il a été notifié qu’un cessez-le-feu entre immédiatement en vigueur à partir de sa ratification. Le second chapitre porte sur la création de conditions favorables à la tenue de l’élection présidentielle. Et le dernier fait état du processus post-électoral.

Pour le médiateur Blaise Compaoré, « cet accord à caractère équilibré, réaliste et pragmatique, crée les conditions politiques et sécuritaires essentielles pour la tenue de l’élection présidentielle », point fort du processus de mise en place des institutions légitimes, démocratiques et stables au Mali. C’est aussi « un engagement historique », ajoutera-t-il, « et de grande portée ». « Cet acte est un appel, selon le médiateur Blaise Compaoré, à tous les Maliens pour qu’ils soient avec nous pour la paix. Sa mise en œuvre ne doit pas être difficile, les Maliens doivent comprendre, dira Blaise Compaoré, que ce qui reste, c’est d’être concret pour qu’ensemble, dans les jours à venir, le Mali retrouve un autre visage, celui de la paix ».

Points saillants de l’accord

A l’article 1, les parties signataires décident de s’engager dans le processus de dialogue pour la sortie de crise dans les régions du Nord du Mali, en deux phases, à savoir avant l’élection présidentielle et après la mise en place du gouvernement. A l’article 2, elles acceptent l’organisation de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire. A cet effet, elles s’engagent à créer les conditions requises pour permettre l’organisation et la tenue de l’élection présidentielle en juillet 2013, dans les régions du Nord et particulièrement dans la région de Kidal.

A travers la création de conditions favorables à la tenue de l’élection présidentielle, les signataires s’engagent à arrêter définitivement toute forme d’hostilité et à observer un cessez-le-feu immédiat. Et l’article 5 de préciser que le cessez-le-feu entrera en vigueur à compter de la date de signature de présent accord.

Au lendemain de la signature de l’accord, les parties conviennent de mettre en place une commission technique mixte de sécurité. La composition de cette commission est précisée par l’article 8 qui note la configuration suivante : quatre représentants des forces de défense et de sécurité du Mali, quatre représentants des groupes armés signataires, un représentant de la MISMA/MINUSMA, un de la force SERVAL, un du médiateur, un du médiateur associé de la CEDEAO et un de l’Union africaine. Cette commission technique mixte de sécurité est placée sous la supervision du comité de suivi et d’évaluation, présidé par le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU.

Dans le cadre du processus de normalisation, les parties s’engagent dans ce protocole d’accord et à l’article 12 à faciliter le déploiement de l’administration générale et des services sociaux de base dans le Nord du Mali, mais comme l’indique l’article 13, « à faciliter le déploiement de l’assistance humanitaire dans le Nord du Mali et à favoriser le retour volontaire des personnes déplacées et des réfugiés, du fait du conflit armé, avec l’appui des partenaires du Mali ». En adhérant à cet accord de paix, les parties à la crise malienne rejettent toute forme d’extrémisme et de terrorisme, à n’apporter aucun soutien matériel ou moral aux groupes terroristes et criminels. Elles s’engagent en outre, à contribuer avec les forces internationales, à la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Aussi, l’accord précise à son article 24 qu’il est ouvert à l’adhésion d’autres groupes armés maliens existants non-signataires qui s’engagent à respecter toutes ses dispositions sans condition.

Tiéblé Dramé, conseiller spécial du président malien : « Le Mali sort la tête de l’eau progressivement »

« Grace à la mobilisation internationale, à la solidarité sous-régionale, à la CEDEAO, à l’Union africaine, à l’ONU, le Mali sort la tête de l’eau progressivement. Cette signature est une étape importante, mais le plus dure est devant nous. Nous devons serrer la ceinture, nous mobiliser. Le plus important, c’est la restauration de la paix et la stabilité sur l’ensemble du territoire et dans la sous-région. Le retour de l’armée dans la région de Kidal n’est qu’une étape dans la restauration de la paix. Nous avons espoir que le pays se relèvera comme Soundjata Keita. On peut bien comprendre pourquoi une partie de l’opinion publique malienne a été exaspérée. Le pouvoir public a le devoir de créer les conditions de retour de la paix. Le président a suivi les négociations de près et a apporté son soutien à l’équipe de négociation. Ce soutien a été extrêmement important, même si par moment, il a donné l’impression aux journalistes que les Maliens voulaient faire durer l’épreuve. Tout cela est l’expression d’un attachement total à l’intérêt national, aux aspirations profondes du peuple malien qui voulait la paix, mais qui voulait aussi tourner la page sans la déchirer. Les autres groupes armés vont, je l’espère, adhérer à l’esprit et à la lettre de cet accord. La signature de cet accord préliminaire démontre qu’ils sont éligibles au dialogue inter - maliens, inclusif que nous préparons. La commission dialogue et réconciliation sera mise à contribution pour aller de l’avant, crever l’abcès et créer les conditions pour que le Mali sorte du tremblement de terre qu’il connaît depuis 18 longs mois ».

Moussa Azathalu, porte-parole MNLA-HCA : « Le cessez-le-feu doit entrer en vigueur juste après la signature »

« Nous avons respecté nos engagements depuis le premier jour que le médiateur de la CEDEAO nous a approchés pour participer à ce processus. Nous allons continuer dans le même sens. C’est-à-dire observer une détermination pour que l’ensemble des engagements pris soient respectés par le Haut-conseil de l’unité de l’Azawad (HCA) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ces engagements prennent effet immédiatement. Comme l’indique l’accord signé en ce jour, le cessez-le-feu doit entrer en vigueur juste après la signature. La commission mixte de sécurité doit être mise en place pour accompagner l’ensemble du processus, jusqu’à l’élection présidentielle ».

Bert Koenders ; représentant des Nations unies : « L’accord signé est assez clair »

« Nous sommes très satisfaits qu’il ait eu un accord préliminaire pour les élections présidentielles et un accord sur un dialogue inclusif sur le futur du Mali. C’est crucial, les parties ont montré du courage. Parce que ce n’était pas évident que nous parvenions à cet accord. Mais au finish, c’est la volonté politique des parties qui a primé pour la réussite de cet accord. Aujourd’hui, on a fait une avancée importante qui doit être mise en application le plus vite possible. Cela doit se faire selon l’esprit de l’accord signé. La bonne gouvernance, la paix et le développement sont des valeurs auxquelles le peuple malien tient énormément. L’accord signé est assez clair. Il y aura un retour progressif des forces sécuritaires en soutien aux missions SERVAL et MISMA. Il va falloir créer aussi la confiance à Kidal entre les parties. Par ailleurs, ce retour des forces sécuritaires est pacifique. Il donnera du courage à toutes les parties. Cela est important pour tous les Maliens ».

Firmin OUATTARA

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