Les conducteurs de tricycles à Bobo-Dioulasso n’apprécient pas les actions de sensibilisation de la police municipale dans la ville. Ils sont allés, hier mercredi 19 juin 2013, manifester leur mécontentement au maire Salia Sanou.
Les conducteurs de tricycles de la ville de Sya ne sont pas contents du décret qui les interdit de transporter de passagers. Ils ont eu pour cela le soutien de leurs clients et clientes. Ensemble, ils ont envahi l’estrade de la mairie centrale pour dire qu’ils en ont marre des incessantes répressions de la police municipale ces derniers jours. « La police nous empêche de faire notre travail. Elle nous demande de ne conduire qu’une seule personne ou juste des bagages. Nous mettons de l’essence à 1 000 FCFA alors qu’un client ne paye que 100 F. Le soir, pour les conducteurs qui louent les engins, ils doivent réserver une somme d’environ 2 000 à 4000 FCFA au propriétaire. Il est vrai que certains conducteurs sont propriétaires de leur engin, mais ils l’ont acheté à crédit, et ils doivent travailler pour le solder », Abdoul Aziz Sawadogo, porte-parole des conducteurs de tricycles.Un autred’ajouter que la police lui a fait payer 3 000 FCFA mardi pour cette infraction. Ces conducteurs qui crient au manque d’emplois dans la ville, n’admettent pas la règlementation en vigueur dans leur secteur d’activité. « Monsieur le maire, cette activité a mis Bobo-Dioulasso en mouvement. Les femmes en bénéficient considérablement parce qu’elle facilite le petit commerce, même dans les quartiers périphériques, distants du centre-ville. Nous demandons donc qu’on trouve un accord, quitte à payer des taxes au lieu qu’on nous interdise de transporter des personnes », soutient le porte-parole. L’autorité qui, après avoir écouté attentivement les propos des tricyclistes, a une fois de plus précisé que les mesures répressives de l’activité est un décret présidentiel. « C’est un décret signé du président du Faso, qui concerne tout le pays y compris Bobo-Dioulasso. Nous allons tout de même faire un rapport et envoyer à qui de droit. Je vous demande d’en faire autant. Il faut que nous nous comprenions pour faire avancer les choses. Nous ne sommes contre personne. Nous souhaitons tous le rayonnement de la ville », a indiquéle maire aux conducteurs de tricycles. Les clients, en majorité des femmes qui étaient aux côtés des conducteurs, ont prétexté qu’ils préfèrent ces engins aux taxis qu’elles trouvent assez chers pour leur bourse.