C’est une décision exceptionnelle. Les autorités saoudiennes exhortent les pèlerins nationaux et étrangers à reporter le Hadj et l’Umra, le petit pèlerinage, en 2013. Officiellement, le ministère saoudien du Hadj invoque les travaux d’agrandissement de la Grande Mosquée. Officieusement, les autorités sanitaires du pays craignent la propagation du coronavirus. Une décision temporaire qui inquiète les pèlerins.
Demander à des croyants de reporter un pèlerinage, l’un des cinq piliers de l’islam, la décision suscite la colère de nombreux religieux. Comme chez Cheik Sekou Sylla, du Conseil supérieur des imams ivoiriens : « Pour un musulman quand il a décidé et qu’il a dit à sa famille qu’il doit aller à La Mecque, et qu’on veut l’empêcher de partir, c’est comme si vous lui annoncez sa mort ».
La plupart des pays organisent déjà des tirages au sort pour sélectionner les heureux élus. Au Maroc, par exemple, il a eu lieu le mois dernier. S’il faut encore tailler dans les effectifs, comment seront choisis les pèlerins ultérieurement privés de voyage à La Mecque ? Anas Rouissi, directeur de l’agence de voyages Transatour est dans l’expectative : « Très sincèrement à ce stade, les clients ne se sont pas encore trop inquiétés parce que quelqu’un qui est tiré au sort au niveau national et qui sait qu’il peut partir au pèlerinage, à ce stade il ne se rend pas compte qu’il risque d’avoir une annulation. Les modalités de cette réduction ne sont pas encore clarifiées ».
A trancher aussi, les modalités de remboursement en cas d’annulation. Certains voyagistes spécialisés crient déjà à la faillite. Ils redoutent des conflits avec les pèlerins, qui ont souvent économisé toute une vie pour s’offrir ce voyage.