La journée mondiale de lutte contre les pires formes de travail des enfants a été célébrée en différé, le lundi 17 juin 2013, à Diébougou, dans la province de la Bougouriba, sous le thème : « Non au travail des enfants dans le travail domestique ». La cérémonie de lancement des activités a été présidée par le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Vincent Zakané.
Comme le 12 juin de chaque année, le monde entier commémore la journée mondiale contre le travail des enfants. Au Burkina, après Mogtedo, en 2012, c’est Diébougou, chef-lieu de la province de la Bougouriba, qui a été choisi pour abriter la commémoration nationale de la journée mondiale 2013 contre le travail des enfants. Celle-ci a été célébrée, en différé, le lundi 17 juin 2013, sous le thème : « Non au travail des enfants dans le travail domestique ».
En effet, selon les estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT), environ 15,5 millions d’enfants dans le monde travaillent comme des employés de maison chez des particuliers, dans des conditions dangereuses et parfois assimilables à l’esclavage. Une situation qui a amené le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Vincent Zakané, a tiré sur la sonnette d’alarme : « Il est grand temps de regarder la réalité du travail domestique des enfants dans notre pays. Le travail des enfants dans nos sociétés traditionnelles est vu reconnu comme un moyen d’initier les enfants à se préparer à la vie. Mais aujourd’hui, il faut reconnaitre que le travail des enfants, surtout lorsqu’ils sont employés dans les ménages, les exposent à de réels dangers ». Même constat pour le député-maire de la commune de Diébougou, Koumbatersour Nicolas Dah, qui a indiqué que 29,2% des enfants de la région du Sud-ouest sont des travailleurs domestiques. Il a, par ailleurs, souligné que la région du Sud-ouest connait, selon une étude de l’Institut national de statistique et de développement (INSD), depuis plusieurs années, “un exode massif des filles vers les zones urbaines pour exercer des travaux qui vont à l’encontre de leurs droits“.
Même s’il reconnait que la tâche “parait difficile“, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Vincent Zakané, a rassuré les acteurs que le gouvernement y mettra les moyens. « Nous avons donc tous le devoir de faire en sorte que le travail des enfants se fasse dans les conditions prévues par la loi. Nous devons tous nous mobiliser contre les pires formes de travail des enfants qui sont incompatibles avec leur développement, leur devenir. Il est normal que les parents, les familles, les leaders d’opinion, les communes… se mobilisent. Car, c’est au prix de notre engagement que nous parviendrons au bout de cette lutte.», a-t-il expliqué.
Pour ce faire, deux moyens ont été retenus, à savoir d’une part créer les conditions pour faire en sorte que les enfants soient là où ils doivent être, c’est-à-dire à l’école. D’autre part, il s’agira d’informer, de sensibiliser et d’interpeller, sans cesse, tous les acteurs afin d’amener chacun à prendre ses responsabilités.
Pour sa part, la troupe théâtrale de Diébougou a, par le biais d’un sketch, peint les réalités des enfants travaillant dans le milieu domestique. Toute chose qui a ému aussi bien les spectateurs que les officiels. La cérémonie a également été l’occasion de récompenser les lauréats du concours de dessin qui avait été organisé autour du thème de ladite journée et qui a concerné l’ensemble des élèves du primaire de la commune de Diébougou .
Par Philippe Bouélé BATIONO