Le 29e roi de Zoungrantenga (Tenkodogo) est connu. Il a été intronisé sous le nom de guerre, «Naaba Guinguimpolé taara-saam naa-yaab panga», ce qui signifie en français, «le jeune lion qui a la force de ses parents et arrière-grands-parents», le vendredi 11 mars 2016.
Annoncée pour 12h, puis 14h, c’est finalement aux environs de 15h30 mn, que le cérémonial d’intronisation du nouveau roi de Tenkodogo a commencé. Mais auparavant, durant tout son séjour des neuf jours dans la famille Bagagnan, des troupes de danse traditionnelle venues de diverses localités de la province du Boulgou et d’ailleurs, se sont succédé de jour comme de nuit à travers des prestations tous azimuts. Les fusiliers et les griots de la cour royale ont aussi tenu en haleine la population durant ces neuf jours, jusqu’à l’intronisation du nouveau roi. Dès 8h, le vendredi 11 mars, on a assisté à l’arrivée des délégations. Tradition oblige, tout le monde est tenu de se décoiffer en dehors des femmes à leur arrivée au lieu de la cérémonie. Il est 12 h, la route du palais est prise d’assaut, le « six mètres » conduisant à la cour de la famille Bagagnan est noir de monde. Plus de places assises pour les retardataires sous les bâches dressées devant la porte. La sécurité du palais, écharpe à l’épaule et gourdins en main est sur le qui-vive. Quelque temps après, la police nationale vient en renfort. Les journalistes font le pied de grue devant l’entrée principale de la cour. Il est 14 h, les choses se précisent avec l’arrivée des délégations, des chefs qui se décoiffent à l’approche de la cour. Les princesses habillées traditionnellement viennent par dizaine. Elles jouent un rôle très important dans la cérémonie d’intronisation du chef, nous explique un membre de la famille royale. Certains sont rappelés par la sécurité du palais sur l’interdiction de porter le bonnet où autres chapeaux. Il est 15h 30mn, le coup de fusil se fait entendre. Les princesses font leur apparition. Le Daporé Naaba, Premier ministre du chef, est devant, suivi du nouveau roi. Ils sont soigneusement encadrés par des archers, des jeunes armés de gourdins, de sabres, certains, de lances. Quel est le nom du nouveau chef ? Silence radio. Des membres de la famille et certains notables sont accostés par les journalistes, pressés de connaître le nom du roi. Attendez, vous le saurez d’un moment à l’autre, nous répondent-ils. C’est finalement aux environs de 18 h que le souffle est retenu. Un proche de la famille nous invite à le suivre. Voyez lui-là, c’est lui qui a le nom.
La pure tradition
En effet, ce dernier avait le nom en langue nationale mooré écrit dans un cahier. C’est maintenant officiel, le nom du 29e Dima de Zoungrantenga, roi de Tenkodogo est connu. Il a été intronisé sous le nom de guerre, Naaba Guinguimpolé taara-saam naa-yaab panga, ce qui signifie en français, «le jeune lion qui a la force de ses ancêtres et de sa famille». Né en 1963,
il est marié et père de 7 enfants. C’est sous des tirs de fusils traditionnels, escorté par des centaines de princesses, des archers, des griots et un impressionnant dispositif sécuritaire constitué de jeunes armés de gourdins, de sabres et distingués par le port d’écharpe de couleur bleue, que le nouveau roi de Tenkodogo se présente pour sa toute première sortie officielle en public. Habillé d’un grand boubou en cotonnade de couleur blanchâtre, coiffé d’une chéchia rouge, de sandales en cuir, il tient un long bâton dans sa main droite et une queue dans sa main gauche.
Il a également à ses côtés, son Premier ministre, le Daporé Naaba, certains membres de son «gouvernement», des notables et des membres de sa famille. L’intronisation du Naaba Guinguimpolé a suivi un long processus de rituel qui a duré neuf jours dans la famille des Bagagnan, au cours duquel, il a été soumis à des rites «afin d’éviter que d’autres prétendants ne puissent retirer la chefferie comme cela se faisait de par le passé», déclare El hadj Boukaré Bagagnan, patriarche de la famille Bagagnan.
La cérémonie d’intronisation du nouveau roi s’est poursuivie au palais qu’il a rejoint dans la nuit du vendredi au samedi. Cette étape a consisté pour le nouveau roi, assis sous son hangar, de recevoir les félicitations de son Premier ministre et de ses autres ministres, de sa famille et des autres couches de la population. C’est à cette occasion aussi que le roi, sur son cheval, va s’incliner sur les tombes de ses devanciers, faire certains rites avant de regagner le palais pour le reste du cérémonial et des réjouissances populaires.
Bougnan NAON
naon_2012@yahoo.fr
Tous les articles d'actualités
(1).jpg)
