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Sidwaya N° 7439 du 17/6/2013

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Centre pénitentiaire agricole de Baporo: Un modèle d’humanisation des prisons
Publié le mardi 18 juin 2013   |  Sidwaya


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© Sidwaya par DR
Le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao effectue une visite au Centre pénitentiaire agricole de Baporo (CPAB
Lundi 17 juin 2013


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Le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a effectué, le lundi 17 juin 2013, une visite au Centre pénitentiaire agricole de Baporo (CPAB), dans la commune de Zawara (province du Sanguié). Il est allé toucher du doigt les réalités de l’établissement.

Le déplacement du chef du gouvernement, Beyon Luc Adolphe Tiao, au Centre pénitentiaire agricole de Baporo (CPAB), avait pour objectif de s’enquérir des conditions de travail du personnel et de détention des prisonniers. Après les formalités d’accueil, le régisseur du CPAB, l’inspecteur de sécurité pénitentiaire, Abdoulaye Kébré, a fait la cartographie de l’établissement. Selon lui, le CPAB, porté sur les fonts baptismaux en 1986, est une prison en milieu ouvert qui couvre une superficie de 100 hectares. A l’entendre, la particularité de ce centre tient au fait qu’il reçoit des détenus ayant purgé une partie (la moitié) de leur peine en milieu fermé, et « dont le comportement a été jugé bon et ayant manifesté, sur demande le désir de l’intégrer ». Le centre héberge 38 détenus sur une capacité d’accueil de 80. « Une trentaine de Garde de sécurité pénitentiaire, tous grades confondus, travaillent à son opérationnalité. Ils assurent la sécurité et l’encadrement des prisonniers. Il dispose également d’un personnel soignant, en l’occurrence un infirmier qui s’occupe du suivi sanitaire des détenus et du personnel », a-t-il ajouté. Les objectifs assignés au CAPB sont, entre autres, de former les prisonniers bénéficiant du régime de semi-liberté en agriculture, en élevage et en artisanat, de les alphabétiser, contribuer à la réduction de la surpopulation carcérale. Le régisseur de l’établissement pénitentiaire a soutenu que dans le cadre de l’humanisation des prisons du Burkina Faso, d’importants efforts sont consentis par l’Etat pour améliorer le quotidien des détenus notamment « la hausse substantielle de l’enveloppe budgétaire allouée annuellement à leur entretien ». Par ailleurs, l’inspecteur Kébré, a égrené quelques préoccupations du centre. Il s’agit, parmi tant d’autres, de l’irrégularité des décaissements de sa dotation du budget national, l’inadaptation des procédures budgétaires, la vétusté des équipements et des infrastructures, de son exploitation en deçà de ses capacités réelles du fait de contraintes climatiques. Pour ce faire, il a formulé des doléances en vue de permettre au CPAB d’exploiter ses potentialités réelles à savoir la réhabilitation du système d’irrigation, la réfection des locaux de détention et des enclos, la construction de logements pour le personnel, et de magasins adaptés. Le régisseur du centre a aussi suggéré l’acquisition de matériels roulants, d’équipements agricoles et d’élevage. Comme perspectives, pour la présente campagne agricole, l’établissement pénitentiaire expérimente la culture du riz. « Il est prévu pour cette campagne, l’aménagement de 85 hectares pour la culture du riz avec une récolte prévisionnelle estimée à 255 tonnes », a fait savoir l’inspecteur Kébré. Quant au Premier ministre, il a déclaré que la création du CPAB relève des « initiatives majeures » de la Révolution. En outre, il a affirmé que les détenus sont des êtres humains qui ont des droits. « C’est vrai que dans leur vie, ils ont commis des fautes souvent très graves mais la société doit, d’une manière ou d’une autre, chercher à les récupérer et à les réinsérer dans le tissu social après qu’ils ont purgé leur peine. Le travail est la seule voie par laquelle l’homme se valorise. En offrant cette possibilité aux prisonniers, cela contribue à leur valorisation », a noté M. Tiao. C’est la raison pour laquelle, il a appelé à « humaniser » les maisons d’arrêt. Le chef du gouvernement a souligné que la création du centre pénitentiaire s’inscrit dans cet esprit. Après avoir salué les différentes initiatives menées au CPAB, il a promis d’étudier au niveau du gouvernement, les possibilités d’apporter à l’établissement les moyens nécessaires à son fonctionnement. De même, il a prodigué ses encouragements aux membres de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) en affirmant que le souci du gouvernement est d’améliorer leurs conditions de travail. « Vous ne devriez pas vous sentir prisonniers », leur a-t-il lancé. M. Tiao a indiqué que le gouvernement va réfléchir à la possibilité de former les pensionnaires à certaines techniques d’élevage, en évoluant vers l’embouche afin d’avoir une plus grande rentabilité.

Nestor BAKI

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