Ouagadougou– Des travailleurs du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), le plus grand hôpital public du Burkina Faso, ont entamé mercredi, pour deux jours, un mouvement d’humeur, pour protester contre «la dégradation sans précédent des conditions de travail», a constaté un journaliste de l’AIB.
«La sous-section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTHSA) du CHU-YO exige principalement l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan cohérent de développement visant à faire du CHU-YO, un CHU public moderne au service du peuple», a indiqué le secrétaire général du mouvement, Hamadi Konfé, lors d’un sit-in.
Le mouvement exige, entre autres, le renforcement du personnel du CHU-YO en médecins spécialistes, technologistes biomédicaux, en équipements et une formation continue du personnel et le payement des différentiels de salaires.
A travers leur plateforme, les grévistes revendiquent également l’intégration des ‘’hors chaines’’ dans la chaine du CHU-YO, l’application d’un système d’exonération pour le personnel et l’application d’un plan de carrière pour les agents.
«La sous-section SYNTSHA du CHU-YO ne saurait rester inactive devant cette dégradation sans précédent des conditions de travail des agents», a signifié M. Konfé.
Selon lui, le syndicat n’a cessé d’interpeller la direction, en témoignent des échanges de correspondance et des rencontres de négociations autour de leur plateforme dont les conditions de travail occupent une bonne place.
Après le sit-in, le SYNTSHA CHU-YO entend marcher sur le ministère de la Santé le vendredi prochain, pour réclamer de meilleures conditions de travail.
«Les 4 vérités» du Directeur général de Yalgado
Le Directeur du CHU Yalgado-Ouédraogo, Robert Sangaré a réagi face aux exigences du mouvement.
M. Sangaré a indiqué que le renforcement du personnel en médecins spécialistes ne relève pas de ses compétences.
«Ce problème ne peut trouver solution que par rapport à la politique de formation des médecins spécialistes pour l’ensemble des structures hospitalières du Burkina», a-t-il souligné.
S’agissant de la formation continue, M. Sangaré a indiqué que 700 agents, soit plus de la moitié du personnel, ont été formés en 2014 et 448 agents en 2015.
Pour les ‘’hors chaines’’, il a relevé que ce n’est pas un grand nombre qui est concerné et que l’administration est à pied d’œuvre pour résoudre les cas résiduels.
«On a toujours payé le différentiel, c’est-à-dire (le manque à gagner) entre le salaire de l’intéressé au niveau de la fonction publique et celui qu’il gagne dans la grille des Etablissement publics de l’Etat», a déclaré Robert Sangaré.
Sur la question de l’application du plan de carrière des agents contractuels, M. Sangaré a souligné que le texte a été adopté par le conseil d’administration. Il reste, selon lui, à intégrer l’amendement du ministère sur la dénomination et au lieu de statut, ce sera un «plan de carrière des agents contractuels du CHU-YO».
Le mouvement a également évoqué outre les pannes fréquentes d’équipements, des ruptures de consommables entrainant parfois des reports de programmes opératoires.
« Ce qu’on a acquis à Yalgado de 2013 à 2015,on ne peut pas parler aujourd’hui (de manque) d’équipement. Le problème est dans les mauvaises utilisations et le détournement des usagers vers d’autres structures», a dit M. Sangaré.
Pour le directeur, la marche du vendredi en direction du ministère ne mérite pas d’être menée, étant donné que des actions sont en train d’être mises en œuvre.
Le CHU-YO est l’hôpital de dernier recours au Burkina Faso et près de 1300 personnes y travaillent.
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