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8-Mars 2016: « 68% de femmes agricoles ne possèdent pas de terres »
Publié le mercredi 9 mars 2016  |  FasoZine
159e
© aOuaga.com par A.O (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
159e Journée internationale de la femme : défilé et décorations au menu à Ouaga
Mardi 8 mars 2016. Ouagadougou. Avenue de l`indépendance. La première dame, Siaka Kaboré, a présidé la cérémonie officielle de la célébration de la 159e Journée internationale des droits de la femme dont le thème choisi par le Burkina est "Entrepreneuriat agricole des femmes : obstacles, défis et perspectives"




La cérémonie officielle de la commémoration nationale de la 159e journée internationale de la femme s’est tenue ce mardi 8 mars 2016 à Ouagadougou sous le thème « Entrepreneuriat agricole des femmes, obstacles, défis et perspectives ». Le cérémonial d’hommage à l’autre moitié du ciel s’est déroulé durant trois heures sous le regard du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui a effectué le déplacement de l’avenue de l’Indépendance de la capitale burkinabè. Pour la patronne 2016 de l’activité, Sika Kaboré, épouse du président du Faso, la présente journée doit constituer le fer de lance vers une réelle autonomisation agricole des femmes.


La cérémonie d’hommage aux femmes burkinabè a été riche en symboles. Allocutions, prestations musicales, décorations et parade civile et militaire ont constitué les temps fort de cette célébration qui était placée sous le signe de l’entrepreneuriat agricole des femmes et de la promotion du Faso Danfani, le pagne tissé traditionnel.

Se succédant à la tribune, le gouverneur de la région du Centre, Sika Kaboré, Edwige Adekambi/Domingo, chef de file des partenaires techniques et financiers du cadre de concertation genre, les orateurs ont été tous d’accord que « le Burkina Faso ne peut donc jamais parler de développement économique et social et de sécurité alimentaire si le potentiel du secteur agricole n’est pas valorisé ».

Plus de 68% de femmes agricoles ne possèdent pas de terres

Pourtant ce secteur est dominé par les femmes en témoigne les chiffres. : « La femme c’est 51,7% de la population totale du Burkina, qui supporte 90% des charges domestiques et effectue près de 80% des travaux agricoles ».

Pourtant de l’avis de Mme Akedami/Domingo, les femmes ne disposent pas de terre, nécessaire à l’entreprenariat agricole. Et pour rectifier le tir, elle a interpellé le gouvernement : « L’entreprise agricole commence par la disponibilité de la terre. Or, selon les données fournies par l’INSD, 68,4% des femmes qui s’investissent dans l’agriculture ne possèdent pas la terres en 2011, malgré la loi sur le foncier (…) Nous souhaitons tout simplement vous appelez à une action à laquelle vous vous êtes engagé, notamment la mise en œuvre de mesures appropriées pour garantir l’effectivité de l’application des textes de la loi sur le foncier, afin de faciliter l’accès des femmes et des jeunes à la terre. Si cela se réalise, le Burkina aurait également assumé son engagement vis à vis des Objectifs du Développement Durables qui invitent les pays dans les objectifs 5 et 8 à promouvoir respectivement l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles, et à promouvoir la croissance économique soutenue partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous ».

La première dame, Sika Kaboré, estime que pour plus d’équité et de justice dans le domaine agricole, « les femmes devraient avoir les même droits, les mêmes accès que les hommes à la terre, au source de financement afin de pouvoir s’investir plus largement dans entrepreneuriat agricole ».

Pour elle, les actions en vue de rendre autonome la femme c’est voir au niveau de la loi foncière comme rendre la terre disponible pour ces dernières car ce sont ces titres fonciers qui leur permettront d’obtenir éventuellement un soutien financier au niveau des institutions bancaires et de microcrédits. La mise en place de guichets spéciaux à leur niveau aidera les femmes à obtenir facilement des prêts.

« Les déclarations politiciennes sont révolues »

A en croire, la ministre en charge de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo/Hien, son département par le biais de la direction de la promotion de entrepreneuriat féminin de ne ménagera aucun effort en vue d’aider la femme dans l’atteinte d’un meilleur devenir au niveau agricole à travers l’encadrement, l’appui-conseil, la formation technique professionnelle. Cependant, elle a indiqué que les discours et les engagements sont loin d’être des discours politique.

« Le président du Faso nous a invité de passer de la parole aux actes donc l’heure n’est pas aux discours politiciennes. Selon son programme, nous ferons en sorte que 25 à 30% des terres nouvellement aménagées reviennent aux femmes. Il est aussi prévu la mise en œuvre des moyens pour que des banques de Petites et moyennes entreprises et des caisses de dépôt soient dédiées aux femmes », a-t-elle indiqué.

Outre les allocutions, le public venu nombreux et les personnalités invitées ont assisté à une parade civile et militaire constitué uniquement de personnel féminin. Et pour joindre l’utile à l’agréable, les autorités ont décoré 31 femmes excellant dans leur métier et profession. 10 dans la catégorie ordre national et 21 dans celui de mérite.

En rappel, officialisée par les Nations Unies en 1977, la Journée Internationale des Femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est une journée de manifestations à travers le monde et l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Notons que c’est en 2 000 que le parlement burkinabè l’a institué fête légale, fériée et chômée sur toute l’étendue du territoire national.
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