Ceci est un message des femmes de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition) à l’occasion de la 159e Journée internationale de la femme.
Femmes et filles du Burkina Faso,
Militantes et sympathisantes de l’UPC
La Journée Internationale de la Femme a été officialisée par les Nations Unies en 1977. C’est un jour indiqué pour reconnaître et célébrer les droits et aussi les devoirs des femmes.
En ce jour, les femmes de l’Union pour le Progrès et le Changement, par ma voix, vous présentent toutes leurs reconnaissances et félicitations et vous encouragent à persévérer dans le combat pour votre propre épanouissement et pour un mieux-être de la société burkinabè tout entière.
Femmes du Burkina Faso, la date du 8 mars nous donne une fois de plus l’occasion de faire une profonde introspection de notre condition de femme et de l’évolution de notre situation en vue de dégager les obstacles et faire des propositions d’amélioration.
Le thème retenu cette année : « Entrepreneuriat agricole des femmes : obstacles, défis et perspectives » nous interpelle à plus d’un titre. Nous devrions d’abord changer de vision en nous positionnant comme étant de véritables gestionnaires d’entreprises agricoles et non de simples productrices. Nous devons avoir une autre vision où les femmes ne sont plus considérées comme de simples «productrices » mais de véritables « gestionnaires» d’entreprises agricoles dotées des dernières technologies, d’un savoir professionnel et d’une compréhension du marché. A ce titre, l’entrepreneuriat agricole suppose un savoir-faire, une maîtrise des technologies et l’accès et une certaine maîtrise du marché.
Au Burkina Faso, les femmes constituent les principales productrices de denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux. Elles sont, à ce titre, reconnues comme de grandes actrices du développement même si leur contribution à l’économie n’est pas quantifiée et est peu valorisée. Les femmes burkinabè sont impliquées de diverses manières dans les activités agricoles en milieu rural. Cependant, elles ne disposent pas encore des mêmes chances que les hommes pour tirer profit des nombreuses opportunités offertes aux acteurs intervenant dans le domaine agricole. Parmi celles-ci, nous pouvons citer entre autres : l’accès aux ressources stratégiques que sont l’éducation, la formation, l’accès aux instances décisionnelles, à la terre, au crédit et aux débouchés d’écoulement. Ces difficultés sont, certes, celles qui pèsent sur leur capacité entrepreneuriale agricole.
L’UNF est convaincue que malgré les efforts réalisés de part et d’autre pour promouvoir le genre, les résultats sont encore mitigés. La solution reste encore à rechercher dans les insuffisances des capacités des institutions aussi bien aux niveaux central que décentralisé qui n’ont pas encore systématisé l’intégration des sexo spécificités dans la budgétisation des projets et programmes de développement.
Pour nous, l’entrepreunariat féminin demeure un défi majeur qui s’impose à notre pays, pour réaliser sa croissance économique et sociale et atteindre de façon irréversible les objectifs du développement durable. Le renforcement de l’autonomisation économique de la femme est pris en compte par le chef de gouvernement à travers son Discours de Politique Générale qui prévoit des dispositions, nous citons: « en facilitant leur accès aux crédits et aux technologies et en veillant à ce qu’elles soient prioritaires dans l’attribution des terres nouvellement aménagées par l’Etat, 25 à 30% de ces terres seront attribuées aux femmes». Nous osons espérer que des mesures adéquates seront prises pour accompagner ce discours par des actions fortes afin que l’autonomisation économique des femmes à travers l’entreprenariat agricole devienne une réalité au Burkina Faso. Nous osons croire que ces belles intentions seront traduites en actes concrets et demeurons convaincues que l’entrepreunariat agricole est une condition préalable pour l’effectivité de l’autonomisation économique, sociale et politique de la femme.
Il importe donc d’investiguer sur les axes d’orientations stratégiques pour le renforcement des capacités des femmes dans l’entrepreneuriat agricole et la création d’entreprises dans les filières porteuses. Il s’agit aussi d’accorder la priorité à l’amélioration de l’accès des femmes à l’éducation, à l’information, à la science et aux technologies, ainsi qu’aux services de vulgarisation, pour améliorer la maîtrise et le contrôle des ressources économiques et naturelles par elles, ainsi que leur accès à ces ressources.
Pour ce faire, il est nécessaire de prendre des mesures juridiques relatives à ce type d’accès, de propriété et de contrôle, de mettre en place des programmes de crédit appropriés, d’appuyer les activités génératrices de revenus et de renforcer les organisations et réseaux féminins. Tout cela passe par le renforcement des capacités des femmes à tirer parti des débouchés commerciaux par des institutions et des politiques qui accordent explicitement la priorité aux groupes d’agricultrices dans les chaînes de valeur.
L’UPC remercie l’ensemble des acteurs engagés dans la promotion des droits humains et spécifiquement ceux des femmes. Elle témoigne sa gratitude à tous ceux qui œuvrent pour la promotion et le suivi de la politique de développement de l’entreprenariat féminin au Burkina Faso. Enfin, l’UPC invite les femmes à libérer leur conscience et travailler main dans la main pour le rayonnement de l’entreprenariat agricole féminin et la création d’entreprises dans les filières porteuses.
Bonne fête à toutes les femmes et filles du Burkina Faso !
La présidente de l’Union Nationale des Femmes
Henriette ZOUMBARE/ZONGO
N.B : la titraille est du site