Les responsables de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) ont animé une conférence de presse, le vendredi 4 mars 2016, à Ouagadougou. Il s’est agi de présenter la situation technique de la fourniture en électricité ainsi que les mesures prises pour faire face à la forte demande en énergie de la période de pointe de 2016.
La demande en énergie électrique pour la période de pointe 2016 est estimée à 270 Méga watts, alors que la puissance dont dispose la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) est de 160 Méga watts. L’information a été donnée par le directeur général de la SONABEL, François de Salle Ouédraogo, au cours d’une rencontre avec la presse le 4 mars 2016 à Ouagadougou. Cependant, il a assuré que la nationale d’électricité a pris des mesures pour pallier le déficit maximal prévisionnel des 110 Méga watts (MW), afin que les Burkinabè ne connaissent pas les cauchemars liés aux délestages des années antérieures. Il s’agit notamment de la remise en l’état des équipements de productions, de transport et de distribution ; l’approvisionnement régulier des centrales thermiques en combustibles. «La profondeur des délestages de l’année dernière était essentiellement due aux difficultés rencontrées par la SONABEL pour approvisionner ses centrales en combustibles régulièrement et en quantité», a expliqué M. Ouédraogo. A cela s’ajoute la location des groupes électrogènes, l’une des mesures «phares» prises par le gouvernement pour remédier au déficit de la pointe de 2016.
«Cette opération a été entérinée en Conseil des ministres du mercredi 2 mars dernier et les groupes seront disponibles courant 2016», a affirmé le conférencier. Outre ces mesures prises à l’interne, le premier responsable de la SONABEL a indiqué que des discussions avec le partenaire ivoirien ont permis d’obtenir une garantie de fourniture d’un surplus de 50 MW pendant la période de pointe. A ses dires, la Côte d’Ivoire a annoncé qu’elle pourrait, en fonction de ses disponibilités, fournir jusqu’à 80 Méga watt à la SONABEL. En plus des 50 MW, 30 autres seront également livrés respectivement par le Ghana et le Togo au Burkina Faso pendant cette période. «L’énergie qui pourrait éventuellement provenir de ces deux pays va transiter par le réseau électrique ivoirien. Et une demande d’autorisation à cet effet a été adressée à la partie ivoirienne qui a promis d’en étudier la faisabilité», a précisé le DG de la SONABEL.
Appel à économiser l’énergie
Est-ce que toutes ces mesures permettront enfin de sortir du cycle infernal de délestage cette année ? « Avec ses mesures, la situation serait meilleure par rapport à l’an passé », a répondu François de Salle Ouédraogo, avant d’ajouter qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il n’y ait pas de perturbations dans la fourniture de l’électricité. «Même si les groupes promis arrivent à temps et que le déficit de 110 MW est comblé, il faudra compter avec les pannes des machines qu’on ne peut éviter», a-t-il relevé. Mais pour y faire face, le DG de la nationale d’électricité a préconisé et insisté sur la nécessité d’économiser l’énergie. «Pour faire face à ce déficit, il est important que l’ensemble des usagers de l’électricité se sentent concernés par la situation en ayant tout simplement des réflexes d’économie d’énergie», a-t-il recommandé. Une ampoule utilement allumée ou un climatiseur rationnellement utilisé, selon lui, permet au bout de la chaîne d’économiser quelques précieux MW. Par ailleurs, les conférenciers ont fait savoir que les délestages qu’ont connus Ouagadougou et ses environnent ces derniers jours étaient dus à des travaux effectués ou d’incidents enregistrés sur le réseau national interconnecté.
Conscient que toutes ces mesures ne suffiront pas pour combler le déficit énergétique au «pays des Hommes intègres», la SONABEL a entrepris des projets qui, à long terme, pourraient satisfaire la couverture nationale en électricité. Parmi ceux-ci, l’on peut citer la construction de cinq centrales solaires d’une puissance totale de 67 MWc ; de centrales thermiques, de 100 MW à Ouaga-Est, 210 MW à Donsin. Ce, en plus de la construction de la centrale solaire de Zagtouli qui produira 33 MWc et celle de la ligne d’interconnexion Bolgatenga-Ouagadougou qui devrait permettre d’importer 100 MW du Ghana d’ici à 2017.
Kadi RABO