Inconnu du grand public, l'homme se targue de prodiguer ses conseils aux quatre coins du continent. Jusqu'à encourager le général Diendéré, alors en plein putsch, à résister. Et il assume !
Petit, avec un léger embonpoint et le front dégarni, Roger Sebbagh est un homme au physique plutôt banal. Un peu comme cet immeuble de Montrouge, en banlieue parisienne, où se trouve son bureau. Pas de numéro d’interphone. Il préfère, en ce jour pluvieux de février, venir chercher lui-même ses hôtes à l’entrée du bâtiment.
Roger Sebbagh est occupé, « overbooké » même. Il reçoit beaucoup et tient à le faire remarquer en pointant du doigt les chaises et les gobelets usagés qui s’entassent dans son bureau, au milieu d’un invraisemblable fatras de sirènes de police, de talkie-walkie, de valises et de magazines d’équipement militaire. Il enchaîne les coups de fil aussi. Cette fois-ci, c’est « un ministre » qu’il tente de joindre, alors qu’il vient de parler « à un préfet ». « Je n’arrête pas », soupire-t-il. Et ce n’est pas sa soudaine célébrité qui a arrangé les choses.
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