Les neuf juges de la Haute cour de justice (HCJ) du Burkina Faso ont été installés avec à leur tête, Bêbrigda Mathieu Ouédraogo, élu par ses pairs, a constaté APA vendredi dans la capitale burkinabè.
Le nouveau président de la HCJ, élu par 8 voix sur 9 votants, a fait remarquer qu'il y a une forte attente en matière de justice au Burkina Faso.
"Vous savez depuis longtemps que le peuple burkinabè a suffisamment exprimé sa soif de justice, dans toutes ses composantes", a relevé Mathieu Ouédraogo.
A ce sujet il s'est engagé, au nom de tous les membres, que l'institution jouera pleinement son rôle dès qu'elle sera saisie. "Nous allons jouer pleinement notre rôle, dire le droit dans toute sa rigueur", a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Nous serons respectueux des délais, des procédures, des droits de la défense".
Mathieu Bêbrigda Ouédraogo est secondé à la Haute cours de justice par Daniel Kontongdé qui en est le vice-président.
La HCJ comprend neuf membres dont six désignés par l'Assemblée nationale et trois désignés par la Cour de cassation.
Avant l'installation des nouveaux membres, ce sont les juges parlementaires membres de la Haute Cour de justice qui ont été installés en remplacement de ceux du Conseil national de la Transition (CNT).
Devenue active sous la Transition, la Haute cour de justice, selon la Constitution, est compétente pour "connaître des actes commis par le Président du Faso dans l'exercice de ses fonctions et constitutifs de haute trahison, d'attentat à la Constitution ou de détournement de deniers publics".
Elle est également compétente pour "juger les membres du gouvernement en raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions".
Pour ce qui concerne le cas précis du jugement d'un ancien président, la mise en accusation du Président du Faso est votée à la majorité des quatre cinquièmes des voix des députés composant l'Assemblée.
Et celle des membres du gouvernement est votée à la majorité des deux tiers des voix des députés composant l'Assemblée, toujours selon la Constitution burkinabè.
Durant la Transition, les députés du CNT avaient été favorables pour le jugement de l'ancien président Blaise Compaoré et des membres de son dernier gouvernement.
ALK/od/APA