Ouagadougou- Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), l’un des groupes armés qui revendique l’indépendance du nord Mali, a été reçu jeudi par le nouveau président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Cette prise de contact intervient près de 16 mois après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré, alors médiateur de la crise malienne.
Selon un communiqué de la présidence du Faso, le président du MNLA et président de la coordination des mouvements de l’Azawad, Bilal Ag Acherif a indiqué que «sa visite s’inscrit dans le cadre de la continuité des relations du MNLA avec le Burkina Faso».
Pour le président du MNLA, il existe «des liens historiques, géographiques et humains très forts entre les peuples de l’Azawad et les peuples du Burkina Faso» et «nous avons le devoir de renforcer et de préserver ces liens dans l’intérêt supérieur de nos populations».
«Nous sommes conscients que la stabilité et la paix au Burkina, c’est aussi la stabilité et la paix chez nous également», a-t-il poursuivi selon le communiqué.
M. Acherif a déclaré que le Burkina Faso a joué jusqu’ici un rôle «extrêmement » important dans le cadre de la CEDEAO pour parvenir à une solution à la crise qui oppose l’Etat malien à l’Azawad, poursuit la même source.
La coordination des mouvements de l’Azawad fait partie des groupes qui ont pris, en 2012, les armes pour exiger une indépendance du septentrion malien (Azawad).
Des négociations engagées par l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, à la suite de l’offensive française contre les sécessionnistes, avaient permis la fin des hostilités et l’organisation d’élections générales.
Après la chute du président Compaoré en octobre 2014, l’Algérie a piloté la signature de nouveaux accords (20 juin 2015) qui peinent cependant à être appliqués.
«Nous avons aussi renouvelé au Président du Faso (Roch Kaboré, élu en novembre 2015), notre engagement et notre détermination à œuvrer pour que la paix aboutisse et que l’accord qui a été signé entre nous et le gouvernement du Mali soit mis en œuvre dans l’intérêt supérieur de la paix», a déclaré Bilal Ag Acherif, d’après la même source.
Le Burkina Faso a été frappé le 15 janvier 2016 par deux attaques terroristes qui ont tué trente personnes à Ouagadougou et deux à Tin-Akoff (Nord).
«Nous avons également mis à profit notre audience avec le Président du Faso, pour présenter nos condoléances au peuple du Burkina Faso suite aux attaques terroristes dont il a été victime et nous partageons la douleur du peuple burkinabè en ce moment», a affirmé Bilal Ag Acherif.
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