La sous-section Bagrépôle du Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA) observera un sit-in de protestation le jeudi 3 et vendredi 4 mars prochain dans l’enceinte de la société à Ouagadougou et Bagré pour dénoncer les mauvaises pratiques des premiers responsables de ce pôle de croissance. C’est ce qu’a indiqué Achille Briba, le secrétaire général de la sous-section syndicale, ce mercredi 2 mars 2016 à Ouagadougou au cours d’un point de presse.
« Bagrépôle, censé être le fleuron des pôles de croissance du pays, a une gestion marquée par un manque de transparence, de favoritisme, de népotisme, et autres discriminations ». Tels sont les griefs des travailleurs syndiqués en l’encontre des responsables de leur société, rapportés par M. Briba.
Concrètement, il s’agit, entre autres, du refus catégorique du directeur général de remettre aux délégués du personnel les documents de gestion de la société que sont le statut du personnel, l’organigramme et le règlement intérieur adopté en mai 2013 par le conseil d’administration, le blocage des avancements des travailleurs depuis la création de la société en 2012, le développement du népotisme et du favoritisme dans le gestion des carrières, des stages et des recrutements et le non renouvellement des contrats des agents du projet d’élevage piscicole parce que ces derniers demandaient la correction des injustices dont ils étaient victimes. A cela s’ajoute une « gestion chaotique » du patrimoine de la société et du personnel.
Face à ces « dérives », les travailleurs, selon Achille Briba, ont interpellés plusieurs fois les responsables de la structure et même le Premier ministère (institution de tutelle de Bagrépôle), le ministère en charge de l’agriculture (tutelle technique) et le ministère de l’économie (tutelle financière). A l’en croire, toutes ces tentatives d’interpellation et de résolution sont restées vaines.
« Comme surpris par cette détermination des délégués de personnel à lutter fermement pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs et la sauvegarde de la maison, le directeur général de Bagrépôle a entrepris de les réprimer de diverses manières », a laissé entendre le syndicaliste.
Et ces actes de répressions, selon les animateurs du point de presse, ont été de trois ordres. D’abord, les demandes d’autorisation de licenciement des délégués adressés aux directions régionales du travail du Centre et du Centre Est. Ensuite, face aux refus des deux directions régionales d’accorder leur quitus à ces licenciements, la direction aurait saisi la brigade de gendarmerie de Bagré qui, à son tour, « convoquera les délégués pour les interroger sur les correspondances adressées aux responsables de la société dans le cadre de leurs activités syndicales ».
Enfin, il y a la plainte en justice contre les délégués du personnel. Ils sont convoqués pour ce lundi 7 mars 2016 au palais de justice de Ouagadougou.
« Face à ces manœuvres, le bureau de la sous-section avec l’appui des travailleurs et du bureau national de la SYTTPBHA, est déterminé à poursuivre la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs, ce qui passe par la lutte pour une meilleur gouvernance de leur unité », a martelé M. Briba qui, au nom de ses collègues, a mis « en garde le DG et ses acolytes contre leur attitude antisyndicale ».
Allant dans ce sens, il a demandé à ces derniers, d’abandonner « leur fuite en avant au profit d’un examen sérieux du mémorandum et de la plateforme revendicative à eux transmis depuis plusieurs mois ». Outre les sit-in des 3 et 4 mars prochain, les syndicalistes ont invité les travailleurs du pôle de croissance à sortir massivement pour assister au procès intenté par la direction générale contre les délégués.
Abel Azonhandé