La saison sèche s’est installée et déjà, on voit certaines primeurs sur la place. En effet, les premiers produits des cultures maraîchères font leur apparition, et les fruits annoncent leur présence : les oranges par exemple, abondent à Bobo-Dioulasso. Au marché des fruits et légumes, tout vibre au rythme saisonnier des fruits.
Un hangar plein de tomates par-ci, des choux qui débordent par là. Un peu plus loin, c’est un tas d’oranges qui obstrue le passage, tandis que la patate douce n’a pas de place à l’intérieur, du fait de sa grande quantité. De décembre à février, c’est la période des choux, des tomates, des oignons, de la patate douce et surtout des oranges. Chaque jour, ce sont des camions qui déchargent des tonnes de légumes et de fruits. La majorité vient des provinces et villages environnants. Les oranges arrivent pour la plupart de Orodara et Banankélédaga, les choux, les tomates et la patate de Bama. «C’est à Orodara que nous partons chercher les oranges. Nous avons un champ, mais nous en achetons avec d’autres fruitiers», confie Lamoussa Barro, assis sur son tas d’oranges. Il indique que ses clients viennent aussi bien de Bobo-Dioulasso que des autres villes du pays. C’est le moment des bonnes affaires, et pour certaines femmes de s’occuper à la vente de condiments. Les unes achètent avec les grossistes pour les revendre sur place aux ménagères qui n’en prennent pas en grande quantité. D’autres partent du marché des fruits et légumes vers les autres marchés et yaars de la ville. «C’est dans les petits marchés que nous revendons. Chaque soir, nous venons chercher les condiments frais ici pour aller les revendre dans les autres quartiers», soutient Alimata Sanou, commerçante de légumes. De Bobo-Dioulasso sont également desservies d’autres villes du Burkina Faso, et même en dehors de nos frontières. «Nous les prenons à Dédougou pour les acheminer à Abidjan. Nous ne les vendons pas ici. Nous les descendons juste pour changer de sacs», révèle Abdoul Fathao Ouédraogo, transporteur d’oignons. Pour la ménagère, c’est vraiment la période des choux gras. Une pomme de chou à 25 francs CFA, 1000 francs pour un seau de tomates fraîches, 3 kg d’oignons pour un billet de 500 francs et 4 oranges à 50 francs pour le «raag-biga» pour les enfants. Il n’en faut pas plus pour voir le sourire de la ménagère. «En tout cas, présentement les condiments sont moins chers. Avec l’oignon de 500 francs, on peut préparer pendant 3 jours au moins», se réjouit Salamata Ouédraogo.
Mais pour certaines professionnelles comme Awa Sanou, c’est une abondance qui réduit la marge bénéficiaire. «Il y a beaucoup de personnes qui envoient des choux, donc les prix ont baissé, et il n y a pas de marché», boude-t-elle. Bientôt les choux et les oranges cesseront d’abonder et cèderont la place à d’autres fruits ou légumes. Déjà les mangues s’annoncent. Aux mois de mars, avril et mai, elles aussi apporteront au marché leurs couleurs.
Danoaga Dominique DIAPPA