Les 27 et 28 février, le Larlé Naaba Tigré a sacrifié au rite annuel du «Naabasga». Placée cette année sous le thème : «Aider à se passer de l’aide», cette fête traditionnelle du chef a été couplée à la célébration de ses 26 ans de règne. Le clou des activités a eu lieu, le dimanche 28 février 2016 à son palais.
Le «Naabasga» ou Fête traditionnelle du chef, est un rite séculaire observé chaque année, par les chefs coutumiers mossé. Intronisé chef coutumier de Larlé de Ouagadougou en 1990, le Larlé Naaba Tigré a célébré son jubilé de jade, concomitamment à ladite fête annuelle, le dimanche 28 février 2016 à son palais situé au quartier Larlé de Ouagadougou, en présence du Premier ministre Paul Kaba Thiéba. «Le Naabasga est une coutume héritée de nos ancêtres. Elle consiste à faire des sacrifices aux mânes des ancêtres et à invoquer les bénédictions de Dieu sur le Burkina Faso. Nous prions également pour la paix, la prospérité et la santé du peuple burkinabè», a expliqué le ministre du Moogho Naaba. Le thème du Baasga’ 2016 et du jubilé de jade du Larlé Naaba Tigré est : «Aider à se passer de l’aide». C’est pourquoi, a-t-il promis : « j’apporterai ma modeste contribution en vue d’aider le gouvernement du Premier ministre à mettre en œuvre le programme du président Roch Marc Christian Kaboré. Notre action se mènera à travers l’élevage et l’agriculture. Ce sont deux secteurs de notre économie dans lesquels il y a plus de possibilités de création d’emplois, de richesses et d’opportunités pour lutter efficacement contre la pauvreté», a-t-il fait observer. Dans le même ordre d’idées, le Larlé Naaba Tigré a annoncé l’éclairage du village-Soglzi et l’un de ses quartiers, Tampèlèga, situé à 46 km de Ouagadougou.
Allier traditions et modernité
Et d’ajouter : «Grâce au soutien de nos partenaires, nous prévoyons également la construction d’une mosquée à Dabaré et la construction d’unités de conservation d’oignons et de tomates».
La veille, la cour royale avait abrité une cérémonie dite «communion de la famille et des chefs coutumiers». Cette rencontre, a-t-il commenté, a été l’occasion pour lui d’inviter ses collègues chefs coutumiers du Burkina Faso à enrichir les traditions avec le côté positif de la modernité. Car, tout ce qui n’évolue pas avec le temps est appelé à disparaître. Or, «nous devons exister dans le temps pour donner plus de force et d’âme à nos us et coutumes». «Une nation ne peut être bâtie sans des fondements. Et nos traditions représentent ces fondements. Il n’y a pas de grand peuple sans des traditions fortes», a renchéri le Premier ministre, Thiéba, citant en exemple la Chine et le Japon. Selon lui, le Laarlé Naaba Tigré est un exemple d’engagement, non seulement pour la tradition mais aussi pour la vie et l’économie sociale. «Toutes ses actions visent à éviter aux femmes, aux jeunes et aux personnes démunies, de sombrer dans la désespérance. C’est un visionnaire qui mène ses actions dans une totale discrétion. De plus, tout ce qu’il entreprend est désintéressé», a-t-il témoigné. Le Baasga’2016 a également vu la participation d’amis du Burkina Faso et d’autres personnalités politico-administratives dont l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso, Tulinabo Mushingi. Aussi, à travers une compilation et une prestation musicale, 66 artistes- musiciens burkinabè ont rendu un vibrant hommage au Larlé Naaba Tigré dans la soirée du dimanche 28 février.
Aubin W. NANA