Les magistrats du Burkina comptent déposer mercredi un "préavis de grève pour une durée plus longue", a déclaré mardi à Ouagadougou Christophe Compaoré, face aux journalistes à qui il a signifié que leur mouvement observé du 24 février au 1er mars a été suivi de "98% à 100% dans les Tribunaux, Cours d’appel, Hautes juridictions et Conseil d’Etat".
Le comité intersyndical des magistrats a décidé de "maintenir l’option de la lutte pour l’assumer dans tous ses aspects et de la raffermir face à un pouvoir calculateur", a dit M. Compaoré, indiquant néanmoins que les magistrats allaient reprendre le "travail (mercredi) car les populations ne sont pas comptables de leurs problèmes".
Le comité intersyndical dénonce "l’absence de bonne foi du pouvoir politique et de (sa) dynamique de diabolisation en cours" contre le "corps du "magistrat et de leur mouvement".
"Les magistrats ne reculeront pas dans la quête des conditions nécessaires à leur indépendance et à leur efficacité par ailleurs exigées par le peuple burkinabè", a-t-il conclu, précisant qu’au titre du bilan global du suivi du mouvement dans les Tribunaux, Cours d’appel, Hautes juridictions et Conseil d’Etat la "grève a été bien suivie notamment à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso (la deuxième ville située à l’Ouest)".
Les magistrats burkinabè sont allés en grève du 24 février au 1er mars pour exiger du gouvernement "plus d’indépendance de la justice" à travers l’"adoption de l’ensemble des décrets d’application" dont certains ont "une incidence financière d’au moins trois milliards FCFA".
Selon le Comité intersyndical des magistrats, l’adoption de ces décrets "dotera la justice de moyens juridiques, matériels et financiers conséquents pour son efficacité".
BBO