Le Projet d’appui au pôle de croissance de Bagré (PAPCB), a été officiellement lancé, le jeudi 25 février 2016 à Bagré, au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, représentant son collègue de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques et en présence de la représentante-résidente de la Banque africaine de développement (BAD), Antoinette Batumuwira.
Le Projet d’appui au pôle de croissance de Bagré (PAPCB) s’intègre dans la stratégie du gouvernement basée sur l’approche des pôles de croissance.
La conception du projet privilégie l’approche chaîne de valeur dans une vision de modernisation de l’agriculture d’une façon inclusive avec un accent particulier pour la transformation et la commercialisation des produits. Le projet va consister à une prolongation du canal primaire existant en rive droite sur une longueur de 22 km pour l’irrigation de 2194 ha, dont 924 ha destinés aux petits producteurs et 1270 ha aux privés. Le coût global du Projet est d’environ 20,35 milliards de FCFA dont 16,5 milliards FCFA de la Banque africaine de développement (BAD) soit 80,8 % du coût du projet. L’Etat burkinabè, 3,8 milliards de FCFA et les bénéficiaires du projet, 71 millions de FCFA. L’intervention de la BAD en rive droite constitue un financement complémentaire aux financements apportés par le gouvernement et la Banque mondiale (BM) en rive gauche. L’objectif sectoriel du PAPCB est de contribuer à une croissance économique forte et partagée et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Son objectif spécifique est de contribuer à l’accroissement de la productivité, des productions et des revenus agricoles sur une base durable pour les exploitants dont les femmes et les jeunes. Au total, le projet va faire bénéficier directement 13 000 exploitants regroupant à la fois les petits producteurs, des jeunes diplômés chômeurs et des promoteurs privés, dont environ 4 000 femmes. Le projet va appuyer Bagrépôle dans son programme d’extension des aménagements, d’intensification des productions agro-sylvo-pastorales et la mise en place d’un pôle agro-industriel avec une coexistence des aménagements de type paysan et privé. Le choix des sites à aménager tient compte de la disponibilité en eau, de la production de la centrale électrique, du potentiel en terres irrigables et des aménagements tels que définis dans le schéma directeur d’aménagement et de mise en valeur de la Zone d’utilité publique (ZUP) de Bagré.
Un projet salutaire
Le gouverneur de la région du Centre-Est, le colonel Ousmane Traoré, a relevé dans son intervention, que le PAPCB vient à point nommé car il constitue une prolongation et un complément indispensable du Projet pôle de croissance de Bagré (PPCB) en rive droite du Nakanbé. Il a aussi précisé que l’extension des travaux sous financement BAD contribuera non seulement à augmenter les superficies des terres aménagées au profit des nombreux exploitants et investisseurs privés du Burkina Faso mais aussi, à la croissance économique accélérée du Centre-Est. Pour la représentante-résidente de la BAD, Antoinette Batumuwira, ce financement traduit l’accompagnement soutenu de son institution au développement de la zone de Bagré. La représentante-résidente de la BAD a aussi précisé que ce financement permettra d’appuyer le « pays des Hommes intègres» dans ses efforts de transformation du secteur agricole d’une agriculture paysanne à une agriculture moderne liée aux marchés (nationaux et régionaux) et d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de son approche basée sur le développement de pôle de croissance dans une dynamique d’intégration régionale. «Les résultats générés permettront l’amélioration globale du cadre de vie des populations, du statut nutritionnel des groupes vulnérables, l’accroissement des revenus des producteurs, la création d’emplois et un meilleur accès aux services de base», a ajouté Antoinette Batumuwira. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo a souligné que l’originalité et la spécificité du projet est d’abord l’appui aux directions régionales en charge du développement rural pour renforcer leurs capacités à mieux s’impliquer dans les activités opérationnelles. Ensuite, l’appui aux femmes par l’attribution de 30% des 924 ha de terres aménagées destinées aux petits exploitants et par des appuis spécifiques pour l’acquisition d’équipements de transformation des productions notamment, la tomate, le séchage de produits maraîchers (des moulins pour la farine de maïs, l’étuvage de riz et des infrastructures de stockage). «Grâce à ce projet, la production agricole additionnelle par an estimée à 6 024 tonnes (T) de riz paddy, 7 057 T de maïs et 10 374 T de légumes, permettra de réduire le déficit alimentaire et nutritionnel et de répondre à la demande grandissante en produits alimentaires», a soutenu le ministre.
Bougnan NAON
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