Les députés du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP, parti au pouvoir) invitent le gouvernement à mettre en place des groupes d’autodéfense "conformes à la loi", a réagi lundi leur porte-parole Alassane Sakandé sur l’affaire des "Koglwéogo", association d’autodéfense dont des syndicats de magistrats ont demandé la "suppression".
Le groupe parlementaire MPP "recommande au gouvernement" qui a émis le vœu d’encadrer les Koglwéogo, de "travailler à la sécurisation des biens et personnes" par la "mise en place de structures de défense conformes aux textes (afin) d’éviter de créer des situations en porte à faux avec nos lois", " tout a déclaré M. Sakandé.
Les députés du MPP qui ont organisé des journées parlementaires "ont échangé avec les populations à la base (des régions du Centre-est, centre-Ouest et Centre-sud où sont implantés les Koglwéogo). De ces échanges où il ressort que les Koglwéogo sont d’une utilité certaine, il n’en demeure pas moins que toute organisation doit s’exercer selon la loi", a-t-il poursuivi.
"Si on laisse libre court (les Koglwéogo), il y aura des règlements de comptes, les gens vont s’armer" et le Burkina "peut avoir affaire" à une bande armée incontrôlable, a-t-il laissé entendre.
Le gouvernement a indiqué mi-février dans une note après avoir "échangé sur l’origine du phénomène Koglwéogo, ses manifestations et ses conséquences", le constat de l’"existence des Koglwéogo, des associations spontanées, non reconnues légalement, mais (qui) répondent toutefois à un besoin réel de sécurité des populations".
La même source a souligné que les échanges du gouvernement avec "Koglwéogo" a permis de noter "des bonnes pratiques notamment en ce qui concerne (sa) bonne collaboration avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS)" tout en déplorant cependant de "graves dérives quant aux atteintes aux droits humains et à la pratique d’actes illégaux".
BBO