C’est une équipe timorée du Racing club de Bobo-Dioulasso (RCB) qui a foulé la pelouse du stade général Sangoulé-Lamizana le dimanche 22 février 2016. Face au Stade malien qui avait déjà affiché ses ambitions après sa victoire 3-1 à Bamako, les Bobolais feront de nouveau les frais de leur désorganisation en s’inclinant devant leur public 1-0. Une défaite qui a eu pour conséquence la démission d’Oscar Barro.
C’est une équipe quelconque du RCB qui est apparue dimanche devant son public pour ce match retour des préliminaires de la Ligue des champions face au Stade malien. La sérénité, qui faisait défaut aux poulains d’Oscar Barro, va se traduire dès l’entame du match par cette rupture entre les lignes et une incohérence totale dans le jeu.
De nombreuses failles qui obligeront les Maliens à rompre avec la prudence qu’ils observaient depuis le coup d’envoi pour passer à l’attaque. Un choix judicieux qui sera payant à la 8e minute : un coup franc des 40 m heureusement transformé par Siékoua Dioumandé. Les chances d’une hypothétique qualification était plus que jamais minces pour les Burkinabè, lesquels avaient visiblement de la peine à changer le cours du jeu. Menés au score, les Tigres de Diarradougou n’étaient plus dans le match et semblaient avoir pris un sérieux coup au moral.
L’équipe, méconnaissable, laissait entrevoir au fil des minutes des signes d’impuissance. La tension allait monter d’un cran dans les gradins avec surtout ces inconditionnels qui avaient déjà commencé à vociférer après ce but matinal qui enfonçait davantage leur équipe. C’est dans cette ambiance quelque peu électrique que le coach Oscar Barro va rejoindre les vestiaires à la pause. Lui qui, d’ailleurs, était pris à partie par des supporters qui le tenaient pour responsable de cette contre-performance. Dans les gradins, certains croyaient toujours à un renversement de la vapeur au cours de la deuxième mi-temps. Mais le sursaut tant attendu n’aura finalement pas lieu.
La seconde période a encore été l’affaire des Maliens qui vont gérer leur avantage jusqu’au coup de sifflet final. En s’inclinant pour la deuxième fois consécutive face au Stade malien, le RCB a surtout laissé apparaître des signes de faiblesse qui traduisent son incapacité à participer aux joutes continentales ; ce qui suscite pas mal d’interrogations. L’accompagnement dont il bénéficie de la part de la compagnie de transport STAF lui suffisait largement pour surmonter ses difficultés de trésorerie. Et c’est là que les dirigeants du RCB étaient beaucoup attendus.
Mais le président Adama Tapsoba et son staff brilleront par leur absence dans ce volet. Banou Diawara parti, on n’a pas songé à étoffer l’effectif et pourquoi pas à faire un clin d’œil à des joueurs étrangers. Outre ce manque d’ambition des dirigeants, il y a aussi cette cacophonie créée autour de l’encadrement technique où selon nos informations, Oscar Barro ne bénéficierait pas d’un environnement propice pour mener à bien sa mission. De sources proches de l’équipe en effet, celui qui a été désigné meilleur entraîneur du Burkina au cours de la saison 2014-2015 n’aurait pas les mains libres pour mener à sa guise ses séances d’entraînement.
Les dirigeants lui auraient, en effet, imposé l’appui de Brama Traoré et d’Albert Frédéric Bambara dans le cadre des préparatifs de cette campagne africaine. Une intrusion qui n’était pas du goût de tous et qui, de l’avis de certains supporters, aurait largement contribué à perturber la sérénité du groupe aussi bien à Bamako qu’à Bobo-Dioulasso.
Et c’est dans cette atmosphère quelque peu délétère que l’entraîneur Oscar Barro a rendu le tablier quelques heures seulement après l’élimination. Une démission plus ou moins attendue et qui oblige les dirigeants à trouver au plus vite un nouveau coach. Mais qui va succéder au démissionnaire ?
Jonas Apollinaire Kaboré