Kabran Appia, professeur de droit à l’université Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan, avocat à la Cour et homme politique, Léonard Guédé Pepé alias James Cenach, journaliste, spécialiste du droit pénal international, ont tenu à exprimer leurs pensées, notamment juridiques et politiques, sur la question de l’attribution de la nationalité ivoirienne, par les autorités ivoiriennes, à Blaise Compoaré, l’ancien président du Faso, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, pour des faits de crimes.
Tous les deux aboutissent à la seule conclusion que la nationalité ivoirienne, acquise par Blaise Compaoré en 2014, ne peut lui être, « d’aucune utilité dans la procédure de son extradition vers le Burkina Faso ». En clair, Blaise Comparé peut être extradé vers Ouaga, pour y être jugé, en dépit de sa nationalité ivoirienne. D’abord, James Cenach explique les circonstances et le contexte dans lesquels Blaise Compoaré a pu se faire octroyer la fameuse nationalité ivoirienne. Il apprend que c’est Pierre Olivier Sur, avocat, ancien bâtonnier du barreau de Paris, France, qui aurait suggéré à Blaise Compaoré, qui a trouvé refuge en Côte d’Ivoire, après son éviction de la présidence de la tête de l’État burkinabé, qu’il pourrait, « s’il obtenait la nationalité ivoirienne, s’en prévaloir pour échapper à une extradition vers le Burkina qui le réclame pour le traduire en justice pour son implication présumée dans l’attentat du 15 octobre 1987, qui a coûté la vie à Thomas Sankara, ancien président du Faso ». Ce d’autant qu’il est affirmé sans aucune nuance que la Côte d’Ivoire n’extradant pas ses ressortissants, ne pourrait pas remettre Blaise Compaoré au Burkina Faso parce qu’il serait devenu ivoirien de par son mariage avec une Ivoirienne. Pour James Cenach, s’il y a un principe universel qui imposerait à des nations civilisées de ne pas extrader leurs ressortissants, celui-ci tombe devant certaines conditions.
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