La crise économique et financière qui sévit en Europe aura pour entre autre pour corollaire, une augmentation du chômage des jeunes dans le monde. C’est ce que prévoit l'Organisation internationale du travail (OIT).
73,3 millions de jeunes seront confrontés à un problème d’emploi. Les grandes disparités entre les pays, liées aux divergences des systèmes éducatifs, à l'existence ou non de tissus sociaux ainsi que le poids de l'économie informelle peuvent expliquer cette situation.
L’OIT pointe du doigt l’effet de la crise européenne qui se propage des économies développées aux économies émergentes. «Les répercussions se font sentir partout, notamment en Asie, où jusqu'à présent les jeunes étaient épargnés», fait remarquer l'expert de l'OIT, Ekkehard Ernst. Toute chose qui dénote de l’ampleur de la situation.
Les emplois des jeunes, une alternative à la crise ?
Pour l’organisation, la situation va s’améliorer dans les pays développés avec une baisse anticipée de 17,5%, cette année, à 15,6% en 2017. Mais ceci demeure une embellie en trompe-l’œil d’après l’OIT pour qui la cause principale est plutôt le découragement des jeunes ou les études prolongées. Devant l’urgence, l’OIT préconise aux Etats de développer des programmes d'aide, à l’image de l'Autriche, de la Suède ou de la Finlande, pour prévenir un décrochage des jeunes du marché du travail. Il s'agit notamment de financer des emplois ou des formations pour les personnes les plus en difficulté, au-delà d'une période de six mois de chômage. Mais l’OIT précise qu’il «faut s'assurer qu'ils sortent du système dès que la reprise est là et surtout mener en parallèle des réformes structurelles pour améliorer le système éducatif et assurer de meilleures connexions avec le monde de l'entreprise.»
Et l’Afrique dans tout cela ?
Le continent Africain connaît depuis belle lurette le manque d’emploi pour les jeunes qui constituent plus de 70% de sa population. Ceci est dû aux différentes politiques d’emplois plus orientés vers l’enseignement général classique plutôt que vers l’enseignement technique et professionnel, aux systèmes éducatifs inadaptés au marché de l’emploi... Si les indicateurs de croissance semblent au beau fixe pour la plupart des pays africains, il n’en demeure pas moins que l’arbre ne doit pas cacher la forêt. L’aide publique au développement va baisser, ce qui va diminuer les budgets des Etats africains et donc avoir un impact significatif sur les programmes de développement.
Au Burkina Faso, pour les concours de la fonction publique, on enregistre 405 000 candidats pour 5 400 postes. Le ratio est donc d’un emploi pour 75 personnes. Ces chiffres montrent qu’il y a d’énormes efforts à faire au niveau des différents Etats.