Les magistrats burkinabè ont entamé ce mercredi, une grève prévue jusqu’au 1er mars prochain afin de revendiquer ‘’une justice indépendante et crédible avec des acteurs efficaces et motivés’’, ont indiqué les grévistes dans une conférence de presse.
En prélude à cet arrêt de travail, le comité intersyndical des magistrats du Burkina Faso a rencontré, lundi, la presse en vue de donner les motivations réelles.
Ainsi, les magistrats exigent du gouvernement l'adoption de l'ensemble des huit décrets d'application de deux lois votées le 25 aoà»t 2015 par le Conseil national de la Transition (CNT).
Il s'agit de la loi portant organisation, composition, attributions et fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et de celle portant statut de la magistrature.
Aux dires du syndicat des magistrats, la prise de ces décrets permettra de ‘'doter la Justice de moyens juridiques, matériels et financiers conséquents pour son efficacité''.
Parmi ces décrets, certains sont sans incidence financière. Pour ceux ayant une incidence financière, elle est évaluée à environ 3 milliards de F CFA, selon le comité intersyndical.
‘'Nous ne voulons pas de salaires de ministres, ni de députés. Nous voulons juste le minimum pour travailler…'', a précisé Antoine Kaboré, secrétaire général du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB).
Pour les syndicats, le gouvernement s'est caractérisé par un mutisme, synonyme d'un mépris face à leurs doléances.
C'est à juste titre qu'ils préviennent : ‘'Si à l'issue de la grève d'une semaine, le gouvernement fait la sourde oreille, d'autres moyens de lutte seront utilisés pour nous faire entendre !''.
Le comité intersyndical des magistrats comprend trois syndicats : le Syndicat des magistrats du Burkina (SMB), le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM) et le Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB).
La grève avait été prévue du 21 au 29 janvier 2016, mais a été finalement suspendue après les attaques terroristes du 15 janvier dernier.
ALK/cat/APA