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Visite d’information de l’UPC aux Koglwéogo : Zéphirin veut voir clair pour mieux se prononcer
Publié le mercredi 24 fevrier 2016  |  L`Observateur Paalga
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© aOuaga.com par G.S
La section Kadiogo des femmes de l`Union pour le progrès et le changement (UPC) ont organisé un meeting le 21 novembre 2015 à l`Atelier théâtre du Burkina (ATB) auquel a assisté le président du parti, Zéphirin Diabré




Une délégation de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), conduite par son président, Zéphirin Diabré, a effectué une mission d’information sur le phénomène des Koglwéogo hier 23 février 2016 dans la province du Ziro (chef-lieu Sapouy). C’est au vu de la polémique suscitée par ces groupes d’autodéfense ces derniers jours que Zéphirin Diabré, le colonel Charles Lona Ouattara et Tebie Niangao se sont rendus sur le terrain pour entendre les premiers acteurs concernés sur l’origine et le fonctionnement de ces groupes afin de mieux se prononcer sur la question.

« Ce qui nous a motivé à implanter les koglwéogo ici à Sapouy est que les populations souffrent des actes des bandits. Au départ, nous avons constaté que si nous interpellons un voleur et le remettons à la police ou à la gendarmerie, eux se chargent de le livrer à la justice qui l’emprisonne, mais quelques jours plus tard, ce voleur recouvre sa liberté et nous nargue en nous mettant la poussière, agresse, rebelote dans le vol, voire tue des gens». Ainsi s’est justifié Saïdou Koudbi Zongo, responsable des koglwégo de Sapouy, en réponse à la question de savoir les raisons qui les ont conduits à créer ce groupe.

Il a indiqué que le nombre de décès, de veuves, de veufs, d’orphelins ou d’honnêtes citoyens qui perdaient leurs fortunes s’accroissaient de jour en jour sans qu’il n’y ait de solution à la recrudescence du banditisme. « Pas de moyens financiers pour subvenir aux besoins de la famille (santé, scolarité des enfants), car point de bœufs à vendre ou pas de béliers ou encore de chèvres à tuer lors des baptêmes, à cause des voleurs », renchérit Saïdou Zongo comme pour attester la lassitude des populations face à ce tableau sombre créé par les «bandits».

C’est donc partant du constat que les habitants de la province du Bazéga (Centre-Sud) vivent dans la quiétude et dorment en toute sérénité grâce aux koglwéogo, formés par Mahamoudou Kafando, que le Ziro (Centre-Ouest) s’en est inspiré. D’une dizaine de membres au départ, l’association présidée par Saïdou Zongo compte à ce jour près de 20 000 adhérents qui sont félicités par les populations pour le travail qu’ils abattent, foi de celui-ci. Toujours selon lui, le groupe est vieux de cinq mois et six jours, mais a engrangé d’énormes succès en l’espace de deux mois. Par exemple les usagers de la RN 6 (Ouaga-Léo) peuvent circuler paisiblement sans craindre des braquages et les habitants de la zone s’inquiètent de moins en moins.

Les «wibsé» ou les gendarmes dans le jargon des koglwéogo

Saïdou Koudbi Zongo a justifié leur succès par les amendes que les voleurs avérés doivent payer, les fibres de tamarinier avec lesquels ils fouettent le dos de ces interpellés et la honte qu’ils ressentent face au public lorsqu’ils sont démasqués. Pour un bœuf volé, l’incriminé doit s’acquitter de 305 000 F CFA, 155 000 F CFA pour un mouton ou une chèvre et 55 000 F CFA pour un coq. 5000 F sur chaque somme perçue sont destinés à l’achat de la corde pour attacher ledit voleur et la somme restante sert à l’achat du carburant des motos des «wibsé» ou gendarmes et à la réparation des éventuelles pannes, aux dépenses en nourriture parce qu’ils peuvent passer 3 ou 4 jours hors du domicile familial à la traque des bandits. Cet argent est également utilisé dans l’implantation des autres groupes à l’image de celui de Kokologo, installé le dimanche dernier. Elle appartient donc uniquement au groupe.

Cependant si le voleur réussit à vendre un bœuf ou tout autre animal d’une personne et est arrêté, les koglwéogo demandent au propriétaire de préciser le montant qu’il a déboursé pour son acquisition pour être dédommagé en plus de l’amende du groupe. Mais si le bien n’a pas été vendu, il est simplement remis à son propriétaire d’après les explications du responsable. Il a par ailleurs martelé qu’ils n’ont jamais eu l’intention de tuer qui que ce soit et est revenu en détail sur l’incident ayant provoqué la mort du sieur Madi Kanazoé. Autour de ce voleur notoire, dit-il, gravitaient près de 40 autres voleurs d’après les aveux de ce même Madi Kanazoé qui s’était approché d’eux pour signifier sa volonté de cesser de voler après avoir vu ce que les koglwéogo faisaient à ses semblables.

En les approchant, souligne-t-il davantage, Madi soutenait être connu de plusieurs prisons dans la région et a toujours fait des «affaires» pour être relaxé. Il dit n’avoir jamais rempli le temps qu’il devait passer en ces lieux avant d’en ressortir. Donc, mû par cette volonté de changer en sachant que les koglwéogo ne se laissent pas «acheter», il avait juré d’abandonner ce vice puis a souligné qu’il ferait savoir cela à ses compagnons, de peur qu’ils ne commettent des actes en son nom. Saïdou Zongo ira plus loin en confiant que cet homme s’est fait enrôler pour contribuer à la lutte.

A cet effet, il s’est présenté sous l’arbre, le karité qui leur sert de bureau, avec une photocopie de sa pièce d’identité, a donné son numéro et 1000 F CFA comme frais d’adhésion. «Mais que ne fût pas notre surprise de savoir que Madi Kanazoé a été soupçonné d’avoir voler un bœuf ! », s’est-il exclamé. Lui, comme beaucoup d’autres n’en revenaient pas quand leurs investigations ont prouvé que Madi Kanazoé était effectivement responsable de ce vol.

«Il a reconnu avoir tué un bœuf seul puis a été aidé par son frère pour le découper parce qu’ils avaient une cérémonie dans trois jours, mais l’animal tué était en réalité celui qui a été volé», a poursuivi le responsable dans ses explications. Il s’est une fois de plus étonné que le «voleur» ayant près de 70 têtes de bœufs s’en prenne à une personne et se soit empressé de tuer l’animal volé à trois jours de sa cérémonie. Comme indiqué plus haut, la sanction était suivie de coup de fouets sur le dos de l’intéressé et il a perdu la vie.

« Les Koglwéogo n’empêchent pas quelqu’un d’avoir son salaire »

Toujours selon Saïdou Koudbi Zongo, qui a gardé la parole plus d’une heure de temps, les autorités de la province ayant été informées de la situation, ont exigé que les pratiques des koglwéogo cessent à compter de cette affaire, puis ont convoqué les responsables pour répondre de ce qui s’est passé. Le jour indiqué, il dit avoir entendu parler de renfort et a par la suite constaté avec quelques accompagnateurs l’arrivée de six cargos de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ; chose qui a provoqué la mobilisation constatée et a rendu l’atmosphère électrique ; fort heureusement, dit-il la situation s’est décantée sans heurts.

Lui a tenu à dire aux autorités de se soucier plus de la situation que les populations vivent avec les «bandits» au lieu de les défendre. « Où étaient les droits de l’homme quand des gens ont été tués par ces bandits et que personne n’a parlé ? », s’est-il questionné. Avant de souligner qu’ils ont déploré ce qui s’est passé et n’avaient pas l’intention d’en arriver là mais que « c’est le jour de ce dernier qui est arrivé». Il a invité par conséquent les autorités à les laisser travailler pour assurer leur sécurité, car « si nous laissons l’agriculture et nos autres activés et partons à la traque de voleurs, c’est parce que la situation l’exige».

Face à ceux qui demandent leur démantèlement, il a estimé que « les koglwéogo n’empêchent pas un policier, un gendarme ou un agent de justice d’avoir son salaire». Ce serait plutôt «ceux qui collaborent avec les grands voleurs qui veulent qu’on nous démantèle en publiant des informations sur internet» sous les ovations nourries de l’assistance suivies de slogans comme « la patrie ou la mort, nous vaincrons », «A cause de nos biens, à cause de nos familles, nous lutterons et nous vaincrons». Après ces mots de conclusion, le responsable des «wibsé» (aigles qui ramassent les poussins), des commerçants de la zone et leur parrain, par ailleurs chef coutumier de Léo, ont pris la parole pour féliciter l’action entreprise par la délégation de l’UPC qui, selon eux, permet d’avoir la «vraie information, car ceux de Ouaga ne savent pas ce qui se passe dans les provinces».

Le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, n’a pas caché sa surprise d’avoir été accueilli «par une mobilisation gigantesque». Il a dit avoir bien compris les explications qui ont été données puis a signalé son arrêt au Haut-Commissariat de Sapouy, où il a également échangé avec les autorités. Il a souhaité tout simplement qu’il y ait une bonne entente entre les forces de défense et de sécurité et les koglwéogo, en attendant que les autorités du pays trouvent des solutions appropriées. En ce qui concerne son parti, il a indiqué que le député Lona Charles Ouattara va certainement en rendre compte à ses camarades à l’Assemblée nationale et ils verront s’il y a lieu de poser une question orale au gouvernement dans ce sens.



Aboubacar Dermé (Stagiaire)
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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