Niamey - L’opposition nigérienne a rejeté mardi, les premiers résultats des élections, plaçant en tête le président sortant Mahamadou Issoufou. Elle a invité ses militants à contrer «le coup de force en préparation».
Alors que les premiers résultats placent Mahamadou Issoufou en tête avec 40,18% de voix, dans 20 communes électorales sur les 308 que compte le pays, l’opposition politique qui avait déjà crié au «hold-up» électoral dimanche soir, s’est encore fait entendre, en refusant de reconnaitre ces résultats provisoires.
Mardi, Mamadou Boubacar Cissé, l’une des figures de proue de la Coalition pour l’alternance 2016 (COPA 2016), a accusé ouvertement la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de tronquer les résultats au profit du président sortant.
«Les résultats proviennent de milliers de bureaux de vote fictifs. La CENI proclame des résultats surprenants qui nous montrent que le président Issoufou Mahamadou persiste dans son illusion de coup K.O, (…) », a-t-il lu dans une déclaration au nom de toute l’opposition.
Les représentants du président sortant à la CENI disposent déjà de la totalité des résultats «fabriqués sur toute l’étendue du territoire qu’ils font valider par la CENI qui agit ainsi par une grave complicité», a soutenu le candidat l’Union pour la Démocratie et la République (UDR) qui se présente pour la deuxième fois.
Il a ajouté que des bureaux de vote fictifs ont été recensés à Zinder (sud, 2e ville du pays) et que des forces de l’ordre ont disparu avec des urnes dans certaines localités.
Face à cette situation «très grave », a-t-il poursuivi, l’opposition invite tous ses militants « à se mobiliser comme un seul homme pour contrer le coup de force en préparation et (de) défendre la légitimité populaire».
Et de préciser : «nous demandons à nos militants de résister, de ne pas accepter ce qui ce passe car c’est totalement contraire à ce qui a été exprimé dans les urnes ». Cependant, il a refusé tout commentaire sur les modalités d’action.
La proclamation des résultats provisoire a débuté lundi soir aux environs de 17 heures (locales) pourtant, mardi à 15 heures 15 mn (locales), la CENI n’avait publié que ceux provenant de 20 communes, provoquant une certaine méfiance au sein de l’opposition.
Il s’agit d’une «stratégie d’endormir les militants et les candidats en donnant les résultats au compte-gouttes. Nous l’avons très bien compris », souligne Amadou Boubacar Cissé.
Malgré les retards accusés dans l’ouverture des bureaux de vote et certains autre manquements constatés dimanche et lundi, jours du scrutin, la plus part des missions d’observation, notamment celle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont révélé que ces élections se sont déroulées dans des «conditions de transparence et de régularité ».
A ce propos le candidat Cissé a répondu sans ambages : «La CEDEAO prend ses responsabilités, nous nous prenons les nôtres ».
C’est dans ce climat que la CENI du Niger qui est basée au Palais des congrès de Niamey, effectue le travail de centralisation des résultats de ce scrutin qui a réunis près de 7,5 millions d’électeurs autour de quinze candidats.
Agence d’Information du Burkina
Namazé Dramane TRAORE
Envoyé spécial à Niamey