Des élèves des établissements techniques et professionnels sont descendus dans les rues de Ouagadougou ce mardi 23 février 2016 pour demander à leur ministre de tutelle, la satisfaction de leur plateforme revendicative.
Les sections de l’enseignement technique et professionnel de l’Association des élèves et scolaires de Ouagadougou (AESO), exigent la prise en compte de leur plateforme revendicative visant à améliorer leurs conditions d’études. Les élèves demandent entre autre, la reconnaissance de leurs diplômes lors des recrutements dans la fonction publique, l’instauration d’une session de rattrapage dans leur programme, l’ouverture de leurs filières ainsi que l’acquisition du matériel didactique (machines, trousseaux de clés etc.). Sur ce dernier point, Dramane Sankara, coordonnateur des sections de l’enseignement technique et professionnel de l’AESO et ses camarades s’indignent du fait qu’ « il faut revendiquer chaque année avant d’être satisfaits ».
Ainsi donc, ses élèves ont pris d’assaut l’Avenue longeant le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (Mena), exigeants de rencontrer leur ministre de tutelle. Freinés d’abord par les forces de l’ordre devant la direction générale des impôts, les manifestants réussissent à pénétrer dans l’enceinte du Mena malgré les menaces des policiers. Les journalistes ont tenté de rencontrer le ministre de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation, Jean Martin Coulibaly en vain. Au secrétariat particulier du ministre, il nous a été dit de nous référer au secrétariat général parce que « le ministre est en réunion et son Directeur de cabinet en atelier ». Le secrétariat général à son tour nous indique que le SG/Mena est en séance de travail avec les directeurs techniques afin d’apporter une réponse aux manifestants.
C’est alors qu’apparait le Ministre Coulibaly qui demande aux manifestants de désigner une délégation pour le rencontrer à son cabinet. « Pas question. C’est ici et séance tenante que vous devez nous répondre », rétorquent les élèves tous furieux. Pour Dramane Sankara et ses camarades, « le ministère ne joue pas franc jeu. Si non, pourquoi nous dire que le ministre est absent alors qu’il est bien présent ? ». Tout en privilégiant le dialogue, le ministre est remonté à son bureau sans pouvoir s’entretenir avec ses visiteurs du jour. Pour le ministre Coulibaly, « ce n’est pas une question de mauvaise foi mais aucune négociation ne peut se faire dans la rue ». M. Coulibaly rassure par ailleurs que des réponses à la plateforme existent déjà et qu’il reste simplement que les élèves grévistes, se prêtent au dialogue. Ces derniers par contre, n’entendent pas baisser la garde et menacent même de s’en prendre aux directeurs d’établissements si rien n’est fait.
Abel Azonhandé