Le rapport 2014 du Médiateur du Faso a été remis ce lundi 22 février 2016 au président Roch Marc Kaboré. Le bilan du Médiateur du Faso pour l’année 2014 est « satisfaisant » selon Alimata Déborah Traoré.
L’institution que dirige Mme Traoré a travaillé dans un contexte particulier au cours de l’exercice 2014-2015. Contexte fait de tensions au niveau sociopolitique qui s’est achevé par l’insurrection populaire dans le dernier trimestre de l’année. Néanmoins, le Médiateur du Faso qui a pour rôle général d’assurer la promotion de l’Etat de droit en travaillant à la résolution des conflits entre les citoyens et les services publics, dit avoir mené sa mission convenablement, malgré les difficultés rencontrées dans l’opérationnalisation des délégations régionales nouvellement créées.
Sur un total de 560 dossiers instruits, il y a eu 173 recommandations formulées à l’adresse de l’administration publique dont 101 ont connu une issue favorable, soit 59,41% représentant des médiations réussies. En 2013, le nombre de dossiers traités était de 390. Cette baisse de pourcentage est due au fait que « les dossiers relatifs au foncier n’ont pas eu de suite favorable et qui ont dû être clôturés ». « Les communes étant dans l’incapacité de donner satisfaction aux victimes, pour cause d’indisponibilité de parcelles, même si elles reconnaissent leur responsabilité », explique Alimata Traoré.
Une autre mission du Médiateur du Faso est d’apporter des conseils et réorienter les citoyens quand il n’est pas compétent. A ce niveau, 3440 personnes ont été reçues par l’institution et dans les délégations. Dans son rapport 2014, le Médiateur du Faso interpelle également les autorités publiques sur deux problématiques majeures. Notamment l’application de la procédure disciplinaire relative à l’abandon de poste pour l’agent de la fonction publique victime de troubles mentaux, alors que sa capacité de discernement se trouve totalement abolie ou altéré au moment de sa crise.
Le Médiateur du Faso a proposé à ce sujet, une disposition spécifique qui pourrait leur être consacrée. De la complicité de personnes privées (physiques ou morales) pour contourner la règlementation en vigueur au niveau de l’administration publique en vue d’obtenir des avantages indus, le Médiateur du Faso pense qu’il y a une méconnaissance des textes.
L’institution trouve nécessaire de travailler avec les associations et autres organisations de la société civile pour faire la promotion de la citoyenneté et du civisme, ainsi que la protection des valeurs du service public, « si elle était dotée des moyens nécessaires ».
Abel Azonhandé