Les magistrats burkinabè prévoient aller en grève du 24 février au 1er mars pour exiger du gouvernement "plus d’indépendance de la justice" à travers l’"adoption de l’ensemble des décrets d’application" dont certains ont "une incidence financière d’au moins trois milliards F CFA", a annoncé lundi leur porte-parole Christophe Compaoré face à la presse à Ouagadougou.
Selon le Comité intersyndical des magistrats dirigé par M. Compaoré, l’adoption de ces décrets "dotera la justice de moyens juridiques, matériels et financiers conséquents pour son efficacité".
"Il faut" que le gouvernement donne "les moyens pour qu’on puisse faire notre travail", a dit Antoine Kaboré, secrétaire général du Syndicat autonome des Magistrats du Burkina (SAMAB) revendiquant "une autonomie financière pour le pouvoir judiciaire".
Les magistrats qui militent pour "une justice indépendante et crédible avec des acteurs efficaces et motivés" prévoient opter "d’autres moyens de lutte pour se faire entendre" toutefois si les autorités ne les "écoutent pas" à l’issu de la grève qui durera une semaine, a prévenu M. Kaboré.
En janvier les responsables syndicaux des magistrats appelaient leurs militants à observer un arrêt de travail du 21 au 29 janvier pour les mêmes motifs, mais ce préavis de grève avait été suspendu à la suite des différentes attaques qui ont fait 32 morts.
Au cours de la transition burkinabè (début novembre 2014 à fin novembre 2015), des états généraux de la justice avaient été tenus à l’issue desquels les participants recommandaient entre autres, à travers un pacte signé le 28 mars 2015 pour le renouveau de la justice, "la relecture à court terme des différents textes de la magistrature".
DZO