Abidjan - L’adjudant-chef Moussa Nébié, alias Rambo, de l’ex-Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) du Burkina, présenté comme un des exécutants d’un putsch raté en septembre, a été arrêté vendredi à Abidjan et extradé le lendemain à Ouagadougou, a annoncé lundi le gouvernement burkinabé.
"Samedi, l’adjudant-chef Moussa Nébié, dit Rambo, et deux ressortissants burkinabè, Abdoul Karim Sawadogo et Ali Koné, réfugiés en Côte d’Ivoire suite à la tentative de coup d’Etat du 16 septembre 2015, ont été remis au Burkina Faso par les autorités ivoiriennes", indique un communiqué officiel.
Le ministre burkinabè ds Affaires étrangères Alpha Barry a salué la "célérité" de l’opération et "témoigné la reconnaissance" du Burkina, lundi à Abidjan à l’issue d’une réunion avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
L’extradition du putschiste burkinabè "fait suite aux démarches entreprises par les autorités burkinabè et ivoirienne afin de travailler en étroite collaboration pour la sécurisation des deux pays et de la sous-région", selon le texte des autorités du Burkina.
En marge du dernier sommet de l’Union africaine fin janvier à Addis Abeba, le président burkinabè Roch Marc Kaboré avait demandé à son homologue ivoirien que tous les militaires déserteurs du RPS, ex-garde prétorienne du président Blaise Compaoré, qui avaient trouvé refuge en Côte d’Ivoire soient arrêtés et remis à la justice militaire burkinabè.
Mi-octobre, le Burkina Faso avait lancé un mandat d’arrêt contre Moussa Nébié et un autre sous-officier, le sergent-chef Roger Koussoubé, alias le Touareg, toujours en cavale, deux fidèles du général Gilbert Diendéré, auteur du coup d’Etat de septembre 2015.
Selon le rapport de la commission d’enquête sur ce putsch, Moussa Nébié avait conduit le commando durant la prise en otage du président de la transition Michel Kafando et des membres du gouvernement, marquant le début du putsch.
Fin janvier, sans accuser ouvertement les autorités ivoiriennes, l’armée burkinabè avait fortement soupçonné des éléments déserteurs, dont la plupart ont trouvé refuge de l’autre côté de la frontière après le putsch manqué, de "bénéficier de soutiens en Côte d’Ivoire".
"S’ils ne bénéficient pas de soutien, les Ivoiriens les laissent faire", avait indiqué à l’AFP un haut responsable militaire précisant que "six déserteurs" étaient jusque-là réfugiés en Côte d’Ivoire.
Fort de quelque 1.300 hommes, l’ex-RSP, unité d’élite de l’armée burkinabè, a été dissous pour avoir mené le 17 septembre un coup d’État contre le gouvernement de transition formé après la chute du président Blaise Compaoré fin 2014.
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