Quelles universités publiques pour une participation citoyenne des jeunes diplômés au processus de développement et de l’émergence au Burkina ? Une problématique qui, au regard des difficultés auxquelles les universités publiques du Burkina font face aujourd’hui, imposait un cadre de réflexion et d’échanges entre acteurs de l’éducation. A la recherche de solutions durables aux problèmes des universités publiques, les 400 participants aux Etats généraux qui se tiennent du 13 au 15 juin 2013, aux termes de leurs échanges, devraient aboutir à des conclusions et recommandations pour un enseignement supérieur de qualité au Burkina.
Le sous-secteur de l’enseignement supérieur burkinabè a connu depuis les années 70 de profondes mutations. De la création du Centre d’études universitaires (1974), embryon de l’Université de Ouagadougou, l’enseignement supérieur public burkinabè a connu, en quatre décennies, d’importantes restructurations. Pour la petite histoire, l’université qui était un temple national du savoir recevant les étudiants de l’ensemble du pays, a vu ses ambitions revues à la baisse en devenant l’université rimant avec la ville.
Ainsi, l’université de Ouagadougou a été décentralisée avec la naissance d’autres centres d’études supérieures. On pourrait compter aujourd’hui en plus de l’université de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, celles de Ouaga II, de Koudougou, les centres universitaires polytechniques de Fada N’Gourma, Ouahigouya et Dédougou.
Une volonté gouvernementale de décentraliser l’enseignement supérieur public burkinabè pour rapprocher les universités des populations des autres localités du pays. Si ces profondes mutations témoignent du dynamisme de l’enseignement supérieur burkinabè, le constat est que depuis quelques années, l’enseignement supérieur burkinabè est confronté à d’énormes difficultés.
Ce grand malaise des universités publiques burkinabè se traduit par des incompréhensions entre acteurs de la communauté universitaire, une insuffisance d’infrastructures, des chevauchements d’années académiques, l’insuffisance d’enseignants, des insuffisances des prestations sociales, des grèves et crises à répétitions… Ce qui, sans nul doute, a contribué à fragiliser les institutions universitaires au point d’hypothéquer leur avenir.
Ainsi pour l’ensemble des acteurs et des partenaires, la résolution des problèmes de nos temples du savoir passe par l’administration d’une thérapie de choc. C’est du reste ce qui justifie la tenue des Etats généraux de l’enseignement supérieur du 13 au 15 juin 2013 à Ouagadougou.
L’objectif général de cette rencontre capitale consiste, au regard des difficultés avérées, à rechercher les voies et moyens pour promouvoir un enseignement supérieur de qualité au Burkina Faso.
Que peut-on attendre de ces Etats généraux ?
Au terme des 72 heures de réflexions et d’échanges sur les difficultés des universités publiques au Burkina, ce grand forum sur l’enseignement supérieur devrait aboutir à six importantes conclusions, notamment les solutions aux problèmes de gouvernance dans les instituts d’enseignement supérieur (IES) ; un plan d’offres de formation ; un mécanisme et des indicateurs de suivi-évaluation du système Licence-Master-doctorat (LMD) et une stratégie de généralisation de l’utilisation des TIC dans les IES ; ainsi qu’un plan stratégique de recrutement et de formation des ressources humaines d’une part ; et, un plan de construction et d’équipement des infrastructures d’autre part ; un plan stratégique de développement de la recherche, de la coopération et du partenariat ; un plan de financement et d’autonomisation de la gestion des IES et une politique de la promotion des œuvres universitaires ; et enfin, une stratégie de développement de l’enseignement supérieur privé. Pour ce faire, six commissions ont été installées et les travaux se déroulent sous forme de communications, de travaux en commissions et de plénières.
Le Directeur général de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Salaka SANOU souligne : « Au sortir de ces états généraux, nous devrions trouver des solutions à long terme pour notre enseignement supérieur au Burkina Faso. Je pense que c’est l’objectif global visé, c’est-à-dire trouver des solutions à l’enseignement supérieur au Burkina Faso pour nous sortir de l’hésitation, du racolage, du bricolage, parce que jusqu’ici nous bricolons ».
Ces mots venant d’un haut fonctionnaire du ministère en charge de l’enseignement supérieur du pays résument l’épineuse question de ce sous-secteur de l’éducation dans un environnement marqué aussi par une insuffisance de ressources tant humaines, financières que matérielles des universités publiques.
Vivement que les recommandations qui sortiront de cette rencontre capitale pour l’éducation soient entendues par les plus hautes autorités de notre pays afin que des mesures appropriées soient déployées pour le grand bonheur de nos étudiants.