Lorsque mardi dernier, les premières enveloppes ont été ouvertes dans les salles de composition, lançant ainsi le processus d’administration des examens et concours de fin d’années, de nombreux Burkinabè ont poussé un ouf de soulagement. Quoi de plus normal après tout ce qui a été donné de voir et d’entendre de la part des acteurs. Par moment, tout le monde à été pris par une peur panique avec notamment les multiples menaces de prise en otage des examens.
A présent que tout est rentré dans l’ordre pour ce qui est du BEPC et du certificat d’études primaires, on peut se féliciter de l’esprit de responsabilité de tous les acteurs.
Le gouvernement a réussi à dissiper le doute dans l’esprit des syndicats et à les mettre en confiance. Certes, tous les points de revendications n’ont pas trouvé solution, mais pour l’essentiel, les ministères en charge de l’éducation et des enseignements ont été de bonne foi et cela à rassurer les organisations syndicales.
Il faut souhaiter que des dispositions idoines soient prises afin d’éviter que le pays soit dans le doute à chaque période d’examen.
Le gouvernement doit jouer balle à terre en indiquant clairement ses limites objectives dans la satisfaction de telle ou telle doléance. Rien ne sert en effet d’accepter des engagements manifestement difficiles à réaliser. Le faire ne résout en rien les problèmes. Il ne fait que les repousser à plus tard.
Tant que les enseignants et leurs organisations syndicales auront l’impression qu’on les « mène en bateau », ils s’accrocheront toujours à l’organisation de ces concours et examens de fin d’année pour se faire entendre. Quant aux personnels enseignant, ils ont aussi leur partition à jouer afin de mettre tout le monde en confiance.
Faire des revendications pour une amélioration des conditions socioéconomiques de ses membres est la raison d’être de toute organisation syndicale.
Cependant, quant il s’agit d’un domaine sensible comme celui de l’éducation, c’est-à-dire l’avenir et le devenir de la nation, il faut éviter les requêtes maximalistes.
Car, il faut se rendre à l’évidence que les menaces de prise en otage des examens ne font aucunement honneur au corps enseignant.
Mais la fin heureuse de la crise du mois de mai qui a évité le boycott des examens peut être considéré comme la preuve manifeste de la maturité des organisations syndicales.
Comportement peu honorable des élèves et étudiants
Il y a également lieu de lancer un appel aux principaux concernés que sont les élèves et étudiants.
Leurs comportements n’ayant pas été exempts de reproches, il faut qu’ils aient la pleine conscience des actions qu’ils posent. Ce qui est en jeu, c’est leur avenir.
C’est pourquoi à défaut de contribuer à apaiser les conflits entre leurs enseignants et le gouvernement, ils devraient au moins s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu. Même comme tout est rentré dans l’ordre, il faut espérer qu’il en sera de même pour les épreuves du baccalauréat le 27 juin prochain.
Mais d’ores et déjà, il faut noter que si, comme souligné plus haut, il y a des motifs de satisfaction, on ne peut pas, et on ne doit pas ignorer les mouvements d’humeurs rapportés par la presse et qui concernent par exemple l’Association nationale pour le bien-être des enseignants du primaire, qui a signifié son désaccord avec la procédure de désignation des surveillants.
Il en est de même des surveillants des lycées et collèges qui pensent être victimes de discrimination. C’est le lieu pour les ministères en charge de l’éducation et des enseignements de saisir cette occasion pour définir clairement les critères retenus pour la désignation des surveillants et autres correcteurs.
A l’évidence, tout le monde ne peut pas être retenus pour ces examens. A défaut d’établir un système de roulement, il faut, pourquoi pas, instituer un test interne à chaque inspection pour recruter le personnel pour l’organisation des examens et concours de fin d’années.