Les Nigériens se sont rendus hier, 21 février 2016, aux urnes pour élire leur nouveau président de la République ainsi que pour renouveler leur Parlement. Candidat à sa propre succession, Mahamadou Issoufou, le président sortant qui brigue un second mandat, a accompli son devoir de citoyen au bureau de vote n°001 logé à l’Hôtel de ville de Niamey, en présence du Premier ministre, Birgi Rafini, du Président de l’Assemblée nationale, Amadou Salifou. C’était à 10h, heures locales, 9h TU.
Les Nigériens se sont rendus hier, 21 février 2016, aux urnes pour élire leur nouveau président de la République ainsi que pour renouveler leur Parlement. Candidat à sa propre succession, Mahamadou Issoufou, le président sortant qui brigue un second mandat, est allé accomplir son devoir de citoyen au bureau de vote n°001 logé à l’Hôtel de ville de Niamey qui s’est offert un lifting pour la circonstance, en présence des membres de sa famille en âge de voter. C’était à 10h, heures locales, 9h TU. Plusieurs personnalités y ont accompli le même devoir, à l’instar de Birgi Rafini, Premier ministre nigérien, de Amadou Salifou, Président de l’Assemblée nationale, etc. Après avoir accompli son devoir citoyen, Mahamadou Issoufou a émis le souhait que ces élections générales «se déroulent dans la paix et dans le calme ». En tout cas, dans quelques bureaux de vote à Niamey où nous nous sommes rendu dans la matinée, les électeurs exerçaient dans la sérénité, leur droit de vote. Comme l’atteste Salha Ali Adamou, un des superviseurs de l’organisation des votes à l’école Foulani Koira (abritant les bureaux de vote n°58 à n°63) dans le quartier Plateau 5, dans le lotissement Issabéri : « Tout se déroule parfaitement bien. Tout le matériel électoral a été acheminé à temps, la sécurité est présente, l’engouement aussi. Donc, pour l’heure (ndlr : il était 11h 25, heures de Niamey), il n’y a aucun problème ».
Des retards dans l’ouverture de bureaux de vote
L’affluence y était, en tout cas, en ce qui concerne les bureaux de vote que nous avons visités. « En termes d’engouement, je ne me plains pas, les électeurs sont sortis pour voter », se réjouit Aboubacar Djibo Hamani, délégué du MNSD (Mouvement nigérien pour la société de développement)-Nassara/ commune 3, parti du chef de file de l’opposition, Seini Oumarou. Reste ce couac, comme le reconnaissent Aboubacar Djibo Hamani et Salha Ali Adamou ainsi que des électeurs interrogés : les retards enregistrés dans l’ouverture de certains bureaux de vote, censés pourtant ouvrir leurs portes vers 8h, qui n’ont pas manqué de susciter des grincements de dents dans certains rangs d’électeurs. Aboubacar Djibo Hamani, le délégué MNSD-Nassara, qui avait la charge de l’encre indélébile au bureau de vote n°17 à l’école Wright, impute le retard, pour ce qui concerne le bureau en question, à l’absence des membres de la CENI. « On a commencé avec un retard dans notre bureau de vote parce que les membres de la CENI n’étaient pas là. Seul le président du bureau de vote était présent. Après avoir patienté, le président du bureau de vote a pris ses responsabilités.
Pour des bureaux de vote de proximité
On a choisi parmi les délégués, un secrétaire de bureau et on a démarré le travail. Il est fort probable qu’on prolonge au-delà de 18h, pour rattraper le retard accusé ». Un autre électeur, qui a préféré garder l’anonymat, n’a pas dit autre chose, rencontré lui aussi à l’école Foulani Koira : «Constatez par vous-mêmes, il est 11h10, certains électeurs mettront encore plus de temps à voter parce qu’ils se sont retrouvés devant ce bureau de vote (il nous l’indique du doigt) dont les membres n’étaient pas encore au complet ».
Autre difficulté recensée : l’éloignement des bureaux de vote, des domiciles de bien des électeurs. «Il aurait mieux fallu nous faciliter la tâche en installant des bureaux de vote de proximité », s’emporte presque cette dame qui souligne que tout le monde n’a pas les moyens de se déplacer à l’autre bout du monde pour accomplir son devoir citoyen. « Il faut aussi penser aux pauvres ! », ajoute-elle. Et une autre, à côté, de renchérir : « Beaucoup d’électeurs ne sont pas véhiculés. Heureusement que certains parmi eux sont déterminés. Autrement, ils ne se seraient pas rendus aux urnes. S’il faut, pour cela autant de souffrance … ». « A cause de l’éloignement des bureaux de votes, l’on est obligé de transporter certains électeurs », relève Salha Ali Adamou.
A ces problèmes s’ajoute celui de la récupération de la carte d’électeur, ainsi que les confusions dans l’identification de certains bureaux de vote. « Des informations par rapport à la situation géographique de certains bureaux de vote, n’étaient pas très claires. Si bien qu’il y a eu des confusions », regrette Salha Ali Adamou. Cet électeur qui a souhaité elle aussi requérir l’anonymat, confirme : « Au départ, nous pensions que nous voterions dans un bureau du vote de notre quartier. Nous y sommes allés à 7h. De là-bas, on nous a indiqué une autre école. »
« Par rapport au problème d’identification des bureaux de vote, je suggère que, pour la prochaine fois, on fasse un listing ; tels bureaux de vote pour tel quartier. Ainsi, on éviterait aux gens de faire de longues distances», relève une des deux dames qui a requis l’anonymat. Quid des votes par témoignage ? « On n’a pas reçu un seul, jusqu’à l’heure où je vous parle. Par contre, on a reçu un vote par procuration», a indiqué Aboubacar Djibo Hamani, au moment où nous le quittions. Mais, dans l’ensemble, tout se passait bien au moment où nous tournions le dos aux bureaux de vote visités. Soulignons que bien des Nigériens ont préféré se rendre chez eux, en campagne, pour accomplir leur devoir. On apercevait, dès vendredi soir, devant des sièges de partis, des cars chargés d’électeurs.
ENCADRE
DES PERSONNALITES S’EXPRIMENT APRES AVOIR ACCOMPLI LEUR DEVOIR CITOYEN
Le candidat à sa propre succession, Mahamadou Issoufou : « C’est un grand jour pour nos institutions »
« C’est un grand jour pour nos institutions. Le Niger, comme vous le savez, a besoin d’institutions démocratiques fortes et stables. J’espère que les scrutins d’aujourd’hui, c’est-à-dire présidentiel et législatif, vont permettre de renforcer ces institutions. Je souhaite que ces élections se déroulent dans la paix et dans le calme. De toute façon, il n’y aura qu’un seul vainqueur. Et ce vainqueur sera le Niger. Le Niger a besoin de paix et de sécurité pour continuer sur la voie du progrès et du développement économique et social ».
Birgi Rafini, Premier ministre : « J’exhorte les populations à rester sereines »
« En ce qui concerne ces élections, il n’y a pas de raisons de s’inquiéter. Nous sommes sur la bonne voie. Nous faisons le constat que ces élections se déroulent normalement et notre souhait est que tout finisse normalement. La campagne électoral étant terminée, il appartient, à présent, aux urnes de parler. J’exhorte les populations à rester sereines. C’est dans les urnes que le sort des candidats est en train de se jouer en ce moment ».
Amadou Salifou, Président de l’Assemblée nationale : « J’exhorte tous les Nigériens à être responsables».
« Les Nigériens se sont toujours montrés responsables et mûrs. Je pense que les observateurs seront heureux de savoir que les Nigériens, malgré les vicissitudes de la vie, appartiennent à la même famille. Donc, je crois que nous n’aurons pas de problème. J’exhorte tous les Nigériens à être responsables.».
Boubé Ibrahim, Président de la CENI : «Je pense que nous aurons des élections crédibles, transparentes et apaisées. »
« Tout se passe normalement. Certes, nous avons relevé quelques problèmes de logistique. Mais dans l’ensemble, nous sommes parvenus à les surmonter. Globalement, tout se passe normalement. Je pense que nous aurons des élections crédibles, transparentes et apaisées. Car, comme vous le constatez, les élections se passent dans un climat serein. Donc, j’ai espoir. »
Propos recueillis à Niamey par Cheick Beldh’or SIGUE (envoyé spécial)
Encadré
VISITE DE MICHEL KAFANDO, chef de mission au Niger
« L’essentiel pour la Francophonie, c’est d’avoir des entretiens avec les différents acteurs politiques »
L’ancien président du Faso, Michel Kafando, conduit une délégation de la Francophonie au Niger, dans le cadre des élections générales du 21 février 2016. Il a rendu une visite de courtoisie au président nigérien, Mahamadou Issoufou. C’était le 19 février 2016 au Palais présidentiel. Sur l’objet de sa visite, Michel Kafando s’exprime.
Quel est l’objet de votre visite au président nigérien, Mahamadou Issoufou ?
Je conduis une mission de la Francophonie dans le cadre des élections au Niger. J’ai donc pensé qu’il est de mon devoir de venir rendre une visite de courtoisie au chef de l’Etat. Nous avons pu discuter avec lui du déroulement de la campagne et il a bien voulu nous donner des éléments d’appréciation de la situation. L’essentiel pour la Francophonie, c’est d’avoir des entretiens avec les différents acteurs politiques afin d’apporter son humble contribution pour que ces élections, qui doivent être une référence non seulement au Niger, mais aussi en Afrique, se passent dans de très bonnes conditions de paix et de sécurité, et que tous les Nigériens acceptent de se reconnaître dans les résultats qui vont sortir des urnes. C’est de cette façon que l’on fait avancer la démocratie. Nous avons, en tout cas, constaté une atmosphère sereine, il n’y a pas beaucoup d’agitations ; sans doute que cela présage que nous aurons des élections apaisées ; c’est le vœu de la Francophonie et, du reste, de tout le monde.
Il n’y a donc pas matière à s’inquiéter ?
Non, je ne pense pas. Moi, j’ai vécu tout récemment une expérience au Burkina hautement plus dangereuse, plus risquée que celle-là. De ce que je vois, je pense que les choses se passeront très bien.
Justement, depuis la fin de la Transition burkinabè, c’est votre première mission officielle…
C’est ma première mission officielle, je me fais vraiment plaisir de venir parce que, comme vous le savez, dans toutes nos difficultés, le Niger a été un soutien et en particulier le président Mahamadou Issoufou.
Quel avenir pour Michel Kafando ? La Francophonie ?
Non, pas du tout. Je vaque à mes occupations, mais quand je peux aider, je le fais. Et c’est ainsi que j’ai accepté cette mission.
Propos recueillis à Niamey par Cheick Bedh’or SIGUE (envoyé spécial)