Ouagadougou - La lutte contre le terrorisme passe par l’éradication de la pauvreté et le renforcement de la coopération sécuritaire, a estimé samedi, le Premier ministre français Manuel Valls, lors d’un court séjour au Burkina Faso, frappé en mi-janvier par des attaques terroristes.
«Il faut bien sûr comprendre les causes (du terrorisme) et la réponse à donner. La lutte contre la pauvreté ne peut pas être la seule et l’autre réponse ça doit être une réponse de coopération dans le domaine de la sécurité», a affirmé Manuel Valls sur le perron de la présidence du Faso.
«Les priorités des autorités burkinabè, c’est la lutte contre la pauvreté. Pas parce qu’il y a le terrorisme mais parce que c’est la réalité du pays», a ajouté le Premier ministre français.
«Par notre présence, nous voulions marquer notre soutien aux autorités du Burkina Faso, notre solidarité mais aussi notre engagement dans tous les domaines», a-t-il poursuivi.
Quelques minutes avant son intervention, l’Agence française de développement a signé une convention de 9 millions d’Euros (5,9 milliards de FCFA) pour le financement de l’éducation de base au Burkina Faso.
«Le programme qui vient d’être signé est un des éléments de soutien (de la France). Il y en aura d’autres», a promis Manuel Valls.
Des terroristes ont tué le 15 janvier 2016 à Ouagadougou, trente personnes (à majorité des occidentaux dont trois Français) et deux personnes à Djibo (Nord).
«Ce déplacement est l’occasion pour moi d’adresser une nouvelle fois, mes condoléances et ma compassion aux familles des victimes», a déclaré le chef de l’exécutif français.
Selon Manuel Valls,«les groupes terroristes veulent s’attaquer au Burkina Faso, précisément parce que c’est une réussite en matière de transition (démocratique)».
«Le Burkina, le Mali, la Tunisie comme la France sont victimes du terrorisme (parce que) le terrorisme s’attaque lâchement aux démocraties. (…) Nous devons (donc) renforcer notre coopération en matière de renseignements, de formation des forces de l’ordre, des forces armées, (…) dans le cadre du G5 Sahel, dans le cadre de l’engagement de la Minusma avec le soutien de l’UE», a ajouté M. Valls.
320 millions d’Euros de chiffre d’affaire pour les entreprises françaises
Le Burkina Faso, ex colonie française ayant accédé à l’indépendance en 1960, entretient des liens, politiques, économiques et d’amitié avec son ancienne métropole.
«Nous souhaitions aussi pouvoir développer, ce qui est une tradition au Burkina Faso, la coopération décentralisée. Mais il faut que les conditions de sécurité pour les coopérants soient réunies», a souhaité Manuel Valls.
En 2015, les entreprises françaises ont réalisé au Burkina Faso un chiffre d’affaire de 320 millions d’Euros (210 milliards de FCFA), a indiqué Manuel Valls.
«Il faut poursuivre cela parce que le développement économique permet le développement humain», a –t-il ajouté.
Avant de quitter le Burkina Faso, Manuel Valls a rencontré la forte communauté française et déposer un gerbe de fleur sur les lieux de l’attaque terroriste de Ouagadougou.
Agence d’Information du Burkina
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