Avoir le quitus de ses pairs pour l’optimisation du réseau de parlementaires «Femme et développement». C’est ce qui a justifié la présence de la promotrice, l’honorable Marie Laurence Ilboudo/Marshall, et son équipe à l’hémicycle le mardi 16 février 2016 pour convaincre du bien-fondé d’une telle initiative visant la promotion du bien-être socio-sanitaire des femmes.
Hier mardi 16 février n’était pas jour de session, mais bon nombre de députés, avec en tête le premier vice-président, Me Bénéwendé Sankara, avaient fait le déplacement tôt le matin à l’Assemblée nationale. Et pourquoi faire ? En compagnie de représentants d’organisations de la société civile et d’ONG, ils sont venus écouter et soutenir leur «sœur», l’honorable Marie Laurence Ilboudo, porteuse d’un projet en faveur de la femme, notamment en ce qui concerne la promotion de son bien-être socio-sanitaire.
Il s’agit plus concrètement, a expliqué la promotrice, d’œuvrer à la légifération de trois droits fondamentaux des femmes, à savoir ceux relatifs à la santé sexuelle et reproductive, à l’accès à l’éducation des jeunes filles et l’alphabétisation des femmes illettrées, et à l’accès aux crédits et aux terres. Mais à ce stade du projet, il est question, toujours selon la promotrice, de faire un programme d’activités, de toucher du doigt les cibles et d’établir une politique pour le quinquennat de mandat des députés.
Foi de la directrice de la Santé de la famille au Burkina, le Dr Isabelle Bicaba, les chiffres de l’Enquête démographique de santé de 2010 donnaient comme taux de mortalité maternelle 341 pour 100 000 naissances vivantes ; 129 pour 1 000 pour la santé des enfants de moins de 5 ans ; un indice de 6 enfants en moyenne par femme avec un taux de prévalence contraceptif de seulement 15% en ce qui concerne la planification familiale et un taux de mortalité néo-natal de 28 pour 1 000. A l’en croire, la situation a positivement évolué et les différentes interventions permettront sans doute d’avoir de meilleurs résultats.
D’où tout le sens de la mise en place du réseau de parlementaires engagés à la problématique et dénommé «Femmes et développement au Burkina ». Bénéficiant déjà du soutien technique et financier d’une organisation humanitaire, en l’occurrence Médecins du monde France (MDM-F), il ne restait qu’à demander l’accompagnement de l’ensemble de ses pairs pour la réussite de l’initiative.
Et pour que les députés votent d’une seule voix le projet, les parties prenantes sont passées tour à tour au perchoir pour convaincre d’abord de sa pertinence. C’est ainsi que des exposés plus détaillés sur les enjeux et la plus-value d’un réseau d’alliés en milieu parlementaires ; l’état des lieux sur la santé sexuelle et reproductive des femmes au Burkina ; la mission du partenaire MDM-F ainsi que la présentation de la feuille de route du réseau, ont été inscrits à l’ordre du jour.
Et comme pour dire, «ce que femme veut… député veut », le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Sankara, qui a présidé l’ouverture des travaux, tout en relevant la légitimité de la création de réseaux en plus des instances ordinaires au sein de l’hémicycle, a donné un coup de maillet pour son accompagnement. « Il s’agit pour les membres du réseau d’inscrire notre pays dans un meilleur processus de développement », a-t-il souligné.
Alima Séogo Koanda