C’est Dori, province du Séno et capitale de la région du Sahel, qui a abrité la 10e journée africaine de la lutte contre la mortalité maternelle, le vendredi 14 juin 2013. Placée sous le parrainage de Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat et sous la présidence de Lené Sebgo, ministre de la Santé, la cérémonie commémorative a eu pour thème: «Relance de la planification familiale comme pilier de réduction de la mortalité maternelle».
La mortalité maternelle et néonatale est toujours une réalité au Burkina. En effet, de 2007 à 2011, au moins 233 décès maternels ont été enregistrés dans les formations sanitaires de la région du Sahel. Cette situation est aussi bien préoccupante pour les premiers responsables sanitaires du Burkina que pour la première dame du Faso. D’où l’initiative de faire coïncider la fête des mères avec la commémoration de la journée africaine de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, cette année à Dori. Aïssatou Hama Diallo, la représentante des femmes du Sahel, a énuméré les causes de la mortalité maternelle et infantile au Sahel qui sont entre autres les fistules obstétricales dues aux mariages précoces et / ou forcés, la non fréquentation des centres de santé. Au nom de toutes les femmes du Sahel, elle a donc demandé aux époux de les aider à donner la vie sans périr. Cela se justifie d’autant plus que «depuis 2010, nous étions à un taux assez appréciable mais loin de la moyenne. Et trois ans après, nous avons constaté que rien n’a bougé. Donc il faut faire quelque chose, surtout au sahel parce que c’est là que nous sommes confrontés à d’énormes problèmes liés à la religion et autres pesanteurs socioculturelles », a déclaré Chantal Compaoré. Cet engagement pour la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale est l’une des initiatives des premières dames d’Afrique de l’Ouest et du Centre déterminées à mettre fin à la mortalité maternelle et néonatale dans leurs différents pays. A Dori, Chantal Compaoré a lancé un appel à la population du Burkina Faso en général et du Sahel en particulier, en faveur de l’espacement des naissances et du recours aux services de santé pour les soins prénatals, l’accouchement ainsi que le suivi des enfants.
«Les objectifs du millénaire pour le développement nous prescrivent de réduire de ¾ les mortalités maternelle et infantile d’ici à 2015, par rapport à leurs niveaux de base en 2000», a soutenu Lené Sebgo, ministre de la Santé. C’est ainsi que les partenaires techniques et financiers représentés par Mamadou Kanté, représentant résident de l’UNFPA, ont réitéré leur engagement aux côtés du ministère de la Santé à œuvrer pour un épanouissement de la mère et de l’enfant. La cérémonie de Dori à été également une occasion pour la première Dame de lancer officiellement la mise en œuvre du plan de relance de la planification familiale sur la période 2013-2015 et également les activités prévues du 17 au 23 juin 2013 sur toute l’étendue du territoire burkinabè. Les 4 meilleurs services de santé de la région du Sahel ont été récompensés pour leur dévouement au travail .
