A Ouagadougou, garer son véhicule à certains endroits du centre-ville relève d’une gageure. En désespoir de cause, certains usagers finissent par le faire sur la voie. Comment le problème est-il perçu dans par les usagers ? Quelques éléments de réponse avec ce micro-trottoir.
Abdoul-Aziz Tiemtoré, agent commercial: «A certaines heures de la journée en tout cas, il est difficile de stationner sur la plupart des voies à Ouagadougou. Je pense que cela pourrait s’expliquer par le fait que d’abord, il y a une grande affluence sur nos routes. Et de nos jours beaucoup de personnes ont des véhicules. L’instauration de la journée continue y est aussi pour quelque chose, selon moi. Puisqu’avec cette mesure, tout le monde monte et descend pratiquement au même moment. Le problème, c’est surtout le manque de parkings conséquents dans la ville. C’est cette situation qui emmène des usagers à mal stationner ou même à stationner sur la voie quasiment, ce qui entrave énormément la circulation. Pour pallier ce problème, il faut tout simplement créer des parkings dans des zones stratégiques comme le grand marché par exemple ».
Judicaël Nacoulma, agent de la Fonction publique : « Il m’est très difficile de garer le véhicule le plus souvent. Nous sommes parfois contraints d’occuper carrément la voie, au risque de provoquer des accidents de la circulation. Prenez le cas de cette voie par exemple (voie de l’avenue de l’indépendance, Ndlr), il n’y a pas de parking ou nous pouvons garer nos véhicules, surtout aux heures de pointe. Nous ne sommes pas autorisés à nous garer devant les ministères. Une fois, nous nous sommes disputés avec des agents de la police municipale qui nous demandaient de ne pas garer sur la voie. Ils avaient raison, mais comme nous ne savions pas où garer, nous ne pouvions que rester là. Il a fallu l’intervention de la police nationale pour que les choses rentrent dans l’ordre. Il n’y a pas 36 solutions. Il faut tout simplement aménager des endroits qui serviront de parking. Présentement j’ai garé mon véhicule devant le siège de l’OMS, si un agent de cette structure veut sortir ou rentrer, il ne peut pas tant que moi je ne bouge pas. Et si je ne suis pas à côté, il lui faut attendre que je finisse ce que j’ai à faire ».
Fatoumata Traoré, Communicatrice: « Les choses ont beaucoup changé à Ouagadougou. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de véhicules et motos. Mais je pense qu’en ce qui concerne les engins à deux roues stationner est un peu plus simple comparés aux voitures. La population a augmenté et les voies sont devenues étroites. Personnellement, je crois que les voies n’ont pas été pensées pour l’avenir. Il va falloir que l’Etat, en construisant les routes et les infrastructures pensent à ce qui pourrait se passer dans quelques années. On peut prendre l’exemple de l’avenue Houari Boumediene, ou la voie qui passe devant l’hôpital Yalgado. Et comme nous pouvons le constater, il n’y a pas assez d’espace pour les parkings et pendant les heures de pointe c’est pas du tout évident ».
Hamed Tall, informaticien: « C’est l’une des choses auxquelles je suis confronté pratiquement tout le temps. Je pense que cela est dû au simple fait que nos autorités d’alors n’ont pas été prévoyantes, quand ils construisaient nos routes. Les conséquences sont là aujourd’hui. Il n’existe pratiquement pas d’espace qui puisse servir de parking, même dans les endroits qui enregistrent une forte affluence humaine. Mais comme on le dit bien souvent, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Les autorités gagneraient à se pencher sur ce problème. La solution est de prendre des dispositions nécessaires pour construire des parkings. Ce sont des choses qui se font ailleurs. Cela se passe bien et n’a pas d’impact sur la circulation routière. Je crois que nous pouvons en faire autant ici et cela ira dans l’intérêt de tous ».
Guy Serge Aka