Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu le vendredi 12 février 2016, le Commissaire européen à la coopération internationale et le développement, Neven Mimica. Quant à la présidente du Conseil supérieur de la Communication (CSC), Nathalie Somé, elle est allée remettre au chef de l’Etat, le rapport 2014 de son institution.
La reconstruction économique du Burkina Faso nouveau préoccupe presque toutes les chancelleries qui continuent de défiler au Palais présidentiel de Kosyam. Le vendredi 12 février 2016, c’est le Commissaire européen à la coopération internationale et le développement, Neven Mimica, qui a échangé avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. A la tête d’une forte délégation, celui-ci, s’est confié à la presse après son entretien. « Cette rencontre a été une excellente opportunité pour réaffirmer l’engagement de l’Union européenne (UE) à soutenir le renforcement du processus démocratique et l’ensemble des défis auxquels le Burkina Faso est confronté, tels que la bonne gouvernance et l’Etat de droits afin de faciliter le développement socio-économique du pays », a-t-il déclaré au perron de Kosyam. Dépêché par l’UE pour s’imprégner des priorités de l’exécutif burkinabè, M. Mimica, dit avoir également échangé avec le président Kaboré sur les possibilités de créer des initiatives communes pour améliorer la gestion des frontières et faciliter la libre circulation des personnes et des biens, tout en préservant les pays de la sous-région contre la menace terroriste. Profitant de l’occasion, il a exprimé la compassion de son l’institution au peuple burkinabè. « La visite nous a permis d’exprimer la solidarité et la compassion des pays de l’UE aux familles endeuillées par les récents attentats terroristes et réitérer au Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, notre engagement ferme à accompagner son gouvernement dans la lutte contre le phénomène », a fait savoir M. Mimica. Présent à ses côtés, le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry, s’est, lui aussi, adressé à la presse. « Le président du Faso s’est réjoui de cette visite de l’UE qui arrive à un moment particulier de notre pays qui essaie de se relancer après le succès démocratique. Ainsi, après avoir fait part de la situation socioéconomique que traverse le Burkina Faso, le chef de l’Etat a demandé à l’Union européenne, un effort supplémentaire notamment pour cette première année afin d’aider le pays à retrouver une bonne santé financière », a-t-il confié. Quant aux défis sécuritaires qui se sont imposés à notre pays (NDLR : attaques terroristes), a ajouté le ministre Barry, le président Roch Kaboré a salué l’engagement pris par l’UE de soutenir le Burkina Faso dans l’équipement des forces de défense et de sécurité afin de faire face aux défis sécuritaires transfrontaliers.
A la suite de la délégation de l’Union européenne, le président du Faso a reçu la présidente du Conseil supérieur de la communication, Nathalie Somé, venue remettre le rapport 2014 de son institution. « Ce rapport fait le point de l’exercice des médias au Burkina Faso, de la liberté de presse, notamment ses forces et faiblesses et enfin, analyse avec minutie, le degré de respect de la réglementation en matière de communication », a dit Mme Somé à sa sortie d’audience. Selon elle, les 2/3 des actions répertoriées dans ledit rapport sont à mettre à l’actif de l’équipe précédente, celle de Béatrice Damiba et laisse percevoir un environnement médiatique florissant marqué par la création, tous azimuts, de médias en presse écrite ou audiovisuelle. Et la présidente du CSC ne manque pas de chiffres pour illustrer ses propos : 150 radios, 77 titres de journaux, 16 médias en ligne et 28 télévisions. Quels sont les manquements constatés dans ce rapport ? Réagissant à la question, Nathalie Somé a fait remarquer que la presse burkinabè, dans son ensemble, arrive à tirer « merveilleusement » son épingle du jeu, cependant cela n’occulte en rien les dérives qui persistent. « Nous assistons régulièrement à la publication de propos injurieux dans les médias, les propos diffamatoires, la publicité non autorisée, sans oublier la rumeur devenue une gangrène dans le paysage médiatique », a-t-elle énuméré. La défiscalisation de certains matériels de collecte et de traitement de l’information, la dépénalisation partielle des délits de presse, la création du fonds d’appui au médias, foi de Nathalie Somé, sont des recommandations consignées par le Conseil supérieur de la communication dans son rapport. Et celle-ci de se réjouir car, de son avis, cela démontre la raison d’être du CSC qui est de travailler à l’avènement d’une presse plus libre, plus professionnelle qui participe à l’ancrage de la démocratie et de l’Etat de droit
Beyon Romain NEBIE
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