Des Burkinabè vivant au Gabon se plaignent de la lenteur de la délivrance des cartes consulaires par le Consulat général du Burkina au pays d’Ali Bongo. Mais le Consul général a ses explications.
« Pour faire une carte consulaire, il te faut trois mois minimum pour rentrer en possession de ta carte consulaire », s’insurgeait récemment un Burkinabè vivant au Gabon. « Ce problème a commencé depuis l’arrivée du nouveau Consul ; avec l’ancien Consul, il te suffisait quatre jours au plus tard une semaine pour rentrer en possession de ta carte consulaire », explique-t-il avant d’ajouter que « même la carte de séjour ici, c’est en une journée ».
Cinq mois d’attente
D’autres Burkinabè vivant au pays d’Ali Bongo ont corroboré ces dires sur les réseaux sociaux. « Moi ça fait cinq mois de cela que je n’ai pas encore eu la mienne », dit l’un d’eux. Ils accusent le manque d’organisation du consulat, qui, de leur avis, ne fait pas bien son travail.
Plus de 700 cartes consulaires attendent leurs propriétaires au Consulat
Burkina 24 a joint le Consul général du Burkina au Gabon, Jacob Pasgo. Pour lui, d’entrée de jeu, « il n’y a pas de quoi fouetter un chat ». D’abord, il annonce que plus de 700 cartes consulaires attendent au consulat d’être retirées, malgré les rappels et les appels du consulat.
Ensuite, certes, il reconnaît que le délai « normal » pour obtenir une carte consulaire est de 72 heures. « Et nous avons commencé avec ce schéma-là », précise-t-il. Cependant, dit-il, certains facteurs ont conduit le consulat à ne plus pouvoir respecter ce délai. Et de son avis, ces facteurs sont du fait même des demandeurs des cartes consulaires.
50 % des demandeurs se présentent sans document d’identité
D’abord, la demande a augmenté, indique-t-il, notamment à l’occasion d’une campagne de régularisation de la situation des Burkinabè vivant au Gabon qui a emmené des centaines de demandeurs (500) à prendre d’assaut le consulat. Ensuite, « nous avons constaté trop de fraudes à la carte consulaire », révèle le consul.
Cela tient du fait que 50% des demandeurs se présentent au consulat sans aucun document ou titre d’identité assure le diplomate. « Nous procédons par des recoupements, lents certes, mais fiables », explique-t-il. Ce qui justifie à son avis la lenteur dans la délivrance des cartes consulaires. Jacob Pasgo indique que le consulat ne peut pas faire le choix de la complaisance. Parce que « lorsque l’autorité locale, qui vérifie les cartes consulaires, se rendra compte qu’il s’agit de documents complaisants, ces documents n’auront aucun crédit », prévient-il.
Jacob Pasgo en appelle à la compréhension des usagers
Jacob Pasgo explique donc que l’administration du consulat est obligée de prendre des précautions et appelle les usagers à « comprendre les rouages de l’administration ». D’ailleurs, le consul déclare que le Consulat délivre aux demandeurs une attestation provisoire de trois mois qui a la même validité que la carte consulaire jusqu’à ce que cette dernière soit prête.