Le premier président de la Cour des comptes, Herbert Noumoutié Traoré, a remis officiellement le rapport 2014 de gestion des finances publiques au président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, le mercredi 10 février 2016 à Ouagadougou.
Après le chef de l’Etat, c’est au président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, de prendre connaissance du contenu du rapport 2014 de la Cour des comptes. Le document lui a été remis officiellement au cours d’une audience qu’il a accordée au premier responsable de l’institution, Herbert Noumoutié Traoré et son équipe, le mercredi 10 février 2016, à Ouagadougou. Environ une demi-heure d’entretien a permis à M. Traoré de décliner les grandes lignes du rapport à son hôte. Il a confié à sa sortie d’audience qu’il comprend trois parties essentielles. La première est inhérente aux contrôles des opérations de l’Etat, notamment le budget à travers la loi de règlement. « Ce travail nous a permis de relever des forces et des faiblesses comme le non remboursement des prêts accordés à des fonctionnaires et à des entreprises. En plus de cela, il y a le problème des chèques sans provisions que la cour a toujours posé depuis 2009 », a-t-il expliqué. Pour ce qui est des établissements publics, le président de la Cour des comptes a indiqué qu’au niveau du Fonds national de développement de l’élevage et de celui des sports, le contrôle a constaté que des agents étaient indûment payés. « Au centre MURAZ, c’est un manquant de caisse qui n’a pas été remboursé alors qu’un ordre de recettes a été émis », a laissé entendre Herbert Noumoutié Traoré.
Quant à la deuxième partie du rapport, elle a été consacrée au contrôle de la gestion des collectivités territoriales. Des dysfonctionnements, a-t-il détaillé, ont été révélés au niveau de la commune de Gaoua et du Conseil régional de la région du Sud-Ouest. La troisième partie s’est intéressée aux entreprises et sociétés d’Etat. « Par exemple au BUMIGEB (NDLR : Bureau national des mines et de la géologie du Burkina), il y a eu des anomalies inadmissibles en ce sens que des gens qui n’étaient plus dans la structure continuaient d’émarger dans le budget. A la comptabilité, des tripatouillages ont aussi occasionné un manquant de 16 millions de F CFA », a ajouté M. Traoré. Des projets et programmes ont été également épinglés dans le travail de la Cour des comptes, selon le premier responsable. Il a cité le cas du Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) où des infrastructures scolaires ont été annoncées, mais n’ont pas été construites.
Le premier président de la Cour des comptes a dit qu’au regard de la qualité des échanges qu’il a eus avec le Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, il a bon espoir qu’une suite sera donnée aux manquements énumérés. A l’occasion, le rapport sur la loi de l’exécution des finances 2013 a été remis au président de l’hémicycle. Herbert Noumoutié Traoré a félicité son hôte pour son élection à la tête de la représentation nationale.
Karim BADOLO
Rosalie SANA
(Stagiaire)