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DPG du premier ministre: le groupe parlementaire UPC explique son abstention
Publié le mercredi 10 fevrier 2016  |  FasoZine
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Bureau de l`Assemblée nationale, commissions générales : l`UPC dénonce la mainmise de la majorité
Mercredi 10 février 2016. Ouagadougou. Le groupe parlementaire de l`Union pour le progrès et le changement (UPC) a animé une conférence de presse pour faire le point de la première session inaugurale de l`Assemblée nationale




Le groupe parlementaire de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition) a organisé ce mercredi 10 février 2016 un point de presse à Ouagadougou. Au menu des échanges avec les journalistes, les raisons de l’abstention des députés du groupe lors de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre le vendredi dernier, l’état des lieux de l’actuelle législature et des questions d’actualités.

Le vendredi 5 février à l’issue de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Paul Kaba Thiéba devant la représentation nationale, le groupe parlementaire UPC, tout comme les deux autres groupes de l’opposition (CDP, et Paix justice et réconciliation nationale), a voté « l’abstention ». Ce choix s’explique, selon son président Alitou Ido, par le fait que, dans cette déclaration, il manquait un certain nombre d’éléments, à savoir la programmation des actions sur le quinquennat du chef de l’Etat, le coût et comment ce programme sera financé.

« Un Premier ministre décline ses intentions d’actions. Par exemple il dit qu’il fera zéro corvée d’eau pour les femmes du Burkina Faso. Nous ne pouvons réalistement dire non, que nous sommes contre cela. Nous n’avons pas participé à l’élaboration dudit programme et de la logique qui le sous-tend. Raison pour laquelle, nous avons décidé de rester prudents en nous abstenant », a précisé le député Alitou Ido.

De l’avis de Justin Kompaoré, vice-président du groupe, le Premier ministre n’a pas dit comment il compte mobiliser exactement la totalité des 2 000 milliards de Franc CFA annuel du programme. Même s’il a indiqué faire appel aux recettes fiscales (environ 300 milliards), de l’emprunt au niveau de la BCEAO (environ 300 milliards), aux banques islamiques (environ 300 milliards également). « Je pense qu’il ne nous a pas dit où est ce qu’il ira chercher les 1 100 autres milliards qui restent pour financer ce programme annuel », a expliqué le député Kompaoré. En clair, les orateurs du jour préfèrent le juger à l’action.

Le Tuk Gili du MPP et ses alliés
Par ailleurs, en terme de bilan sur la répartition des postes au sein du bureau de l’Assemblée nationale et au sein des Parlements communautaires et internationaux, le groupe UPC n’est pas du tout satisfait car la majorité avec ses deux groupes parlementaires (MPP et Burkindlim), a fait du « Tuk Gili » malgré que l’opposition avec ces 56 députés sur 127 répartis dans trois groupes parlementaires (UPC, CDP, Paix-Justice et réconciliation nationale) a un poids réel de 45%.

Au niveau des vices présidences du Parlement, A en croire le député Ido, l’opposition n’occupe que la 2e (UPC) et la 3e (CDP) vice-présidence sur les 5 au total. Au niveau des questeurs, aucun député de l’opposition n’y figure.

Quant à la mise en place des commissions générales, l’opposition n’a obtenu que 10 postes sur les 27 à pourvoir. L’UPC s’en sort avec 4 postes, soit le poste de président de la Commission du développement économique, de l’environnement et des changements climatiques (Coddec), la 2e vice-présidence de la commission des finances et du budget, et 2 postes de deuxième secrétaire.

Même situation au niveau de la répartition des députés au niveau des Parlements communautaires et internationaux. Sur les 52 sièges que doit occuper le Burkina dans ces différents parlements, l’opposition n’a obtenu que 18 contre 34 pour la majorité.

Abordant les questions d’actualités, le président Alitou Ido a donné la vision du parti sur l’affaire du mandat d’arrêt contre Guillaume Kigbafori Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, et sur celle des comités d’auto-défense « Koglweogo »

Un test pour la justice
Sur le 1er point, il a indiqué « que nous sommes dans une bonne situation pour vérifier véritablement la séparation des pouvoirs et surtout pour constater l’indépendance de la justice ». Pour lui, que l’exécutif gère la question par voie diplomatique et qu’elle laisse aussi le judiciaire le faire par voie judiciaire.

En ce qui concerne le point relatif à la création des « Koglweogo », le député Ido expliquera que ces comités d’auto-défense sont nés par pallier le vide sécuritaire qui existait autours des paysans et des citoyens. « La sécurité intérieure incombe principalement à l’Etat. (…) Si on veut que cela disparaisse, il faut remplacer progressivement ces structures d’auto-défense par la police nationale ou la gendarmerie ». a-t-il ajouté.

Dimitri Kaboré
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