Ouagadougou-Des magistrats burkinabè se sont inquiétés lundi, de «l’extension et de l’expansion» des associations Kolgweogo, s’interrogeant également sur «la volonté politique» de vouloir reconnaitre des structures qui violent «continuellement les droits fondamentaux».
«Le comité intersyndical des magistrats suit avec une inquiétude grandissante, la naissance, l’extension et l’expansion des structures privées, informelles de gestion des questions sécuritaires, judiciaires et pénitentiaires, dénommées Kolgweogo», indique un communiqué signé lundi par les trois principaux syndicats de magistrats burkinabè.
«Il est bien de noter que ces structures ont institué une justice privée dans laquelle, elles assurent des fonctions de police judiciaire, de poursuites, de jugement et de détention pénitentiaire, le tout sur la base de leurs propres lois», poursuit le communiqué.
Les associations Kolgweogo créées au départ pour contrer les voleurs de bétail et les bandits de grands de chemins, s’illustrent de plus en plus par la barbarie de leurs méthodes, selon des récits rapportés par des médias dont l’AIB.
Toutefois, beaucoup de population en milieu rural, s’estimant délaissées par les forces de sécurité, saluent l’action de ces structures d’auto-défense, comprenant parfois en leurs seins des repris de justice.
Le 4 février dernier, le ministre de la Sécurité intérieure Simon Compaoré a affirmé que les associations Kolgweogo ont des initiatives intéressantes, mais qui méritent d’être canalisées et contrôlées.
Le comité intersyndical des magistrats qui «s’interroge sur la volonté affirmée des pouvoirs publics de reconnaître de telles structures», soutient que «leurs prouesses sont fondées sur la négation répétée et continue des libertés et des droits fondamentaux».
A ce titre, il exige du gouvernement «le démantèlement sans délai de ces structures» et «un meilleur maillage du territoire national» par les forces de défense et de sécurité.
als-taa