Le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique, le Sénégalais Makhtar Diop, a annoncé à la presse à l'issue d'une visite de travail de 48 heures, mardi 9 février dans la soirée, une aide de 80 à 100 millions de dollars pour aider le pays à construire une centrale thermique de 50 mégawatts. Ce projet vise à réduire le déficit énergétique du pays évalué à 140 mégawatts.
La Banque mondiale compte financer la construction d'une centrale thermique de 50 mégawatts au Burkina Faso, a annoncé le vice-président pour l'Afrique de l’institution à l'issue d'une visite de travail de 48 heures. "Il s'agissait de venir apporter le soutien de la Banque mondiale au Burkina Faso et de discuter sur comment le programme de la Banque peut contribuer à appuyer les nouvelles orientations du régime élu à l'issue des élections pacifiques. Nos discussions avec Premier ministre et le chef de l'Etat ont été fructueuses. Nous pensons allouer une enveloppe de 80 à 100 millions de dollars pour aider les autorités du pays à faire face au déficit énergétique", a précisé Makhtar Diop. Il n'a toutefois pas livré les détails techniques sur le demarrage de ce projet. Le pays connaît un déficit d'environ 140 mégawatts qui se traduit par des délestages récurrents alors que les besoins des 27% de la population ayant accès à l'électricité croissent en moyenne de 13 % l'an. "Pour nous, l'énergie constitue un obstacle à la croissance du pays", a insisté M. Diop, ajoutant avoir encouragé les nouvelles autorités à attirer également le secteur privé via des partenariats publics-privés pour investir dans des unités de production d'électricité. "Si on améliore la gouvernance de la SONABEL (sa dette s'élève à 46 milliards de FCFA), cela créera les conditions pour attirer les investisseurs", a-t-il indiqué.
Projets approuvés
Avec un portefeuille de projets [16 nationaux et 8 régionaux] évalués à plus d'un milliard de dollars, l'institution de Bretton woods veut cibler enfin son aide sur des secteurs comme l'agriculture, l'accès à l'eau et à la santé ainsi que l'enseignement supérieur.
Elle a déjà financé le pôle agro-industriel de Bâgré à hauteur de 115 millions de dollars. Son apport à la croissance avait été évalué par le ministère de l'Economie entre 1 à 5% sur la période 2014-2020. S'agissant de l'agriculture, l’institution de Bretton Woods veut encourager les producteurs à emblaver d'autres spéculations que le coton, l'or blanc qui fait vivre, bon an mal an plus de 3,5 millions de personnes. "En fonction des projets approuvés, nous allons allouer les ressources nécessaires dans les secteurs de l'eau, de la santé et de l'enseignement", a déclaré M. Diop. Cela pourrait se traduire en matière d'eau par des investissements dans l'irrigation et dans des ouvrages de mobilisation des ressources de surface pour soutenir la production agricole. D'autant que 80% du sol burkinabé est pauvre en eau souterraine.
Constructions d'amphithéâtres
Dans le secteur de l'enseignement confronté à d’une pléthore d'effectifs, il s'agira de financer la construction d’amphithéâtres ou de nouvelles universités. "Nous n'avons pas encore défini les contours et les détails de cette requête du gouvernement", a rassuré Makhtar Diop. Enfin, Makhtar Diop n'exclut pas que la Banque alloue un appui budgétaire au pays une fois que le gap de financement aura été évalué par le Fonds monétaire international. En 2015, la Banque mondiale avait accordé au gouvernement de transition un appui budgétaire de 75 millions de dollars.
Saturnin N. Coulibaly