Les magistrats burkinabè ont exigé du gouvernement le démantèlement immédiat des associations d'auto-défense qualifiées de "structures privées, informelles de gestion des questions sécuritaires, judiciaires et pénitentiaires", attirant son attention sur la prolifération du phénomène sur le territoire national.
Dans une déclaration publiée mardi, le comité intersyndical des magistrats dit suivre avec "une inquiétude grandissante", la naissance, l'extension et l'expansion des structures privées, informelles de gestion des questions sécuritaires, judiciaires et pénitentiaires dénommées "Kolgweogo".
Les magistrats burkinabè notent que ces structures ont institué une "justice privée" dans laquelle elles assurent les fonctions de police judiciaire, de poursuites, de jugement et de détention pénitentiaire, le tout sur la base de "leurs propres lois".
Face à l'insécurité grandissante, des communautés locales ont mis en place au sein de leurs villages respectifs, des comités de veille pour traquer les délinquants en usant souvent des méthodes extra-judiciaires.
Mi-janvier, le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) avait condamné les méthodes d'une de ces associations opérant dans le centre-est du pays.
En conséquence dans sa déclaration, le syndicat des magistrats exige le démantèlement sans délai desdites structures, le renforcement de la justice, des forces de défense et de sécurité en effectifs et en moyens conséquents pour assurer des missions qui ne sauraient être déléguées, et un meilleur maillage du territoire national. Fi