Il a consacré 40 ans de sa vie à la photographie, immortalisant des événements ayant marqué l’histoire d’ici et d’ailleurs. Lui, c’est Ben Idriss Zoungrana, communément appelé Big-Z. Quatre décennies de manipulation de différents objectifs d’appareils photo. Que de souvenirs. Big-Z a certes fait des exploits, non sans faire face aux risques liés à la collecte de l’information sous nos tropiques : «J’ai été battu par une cohorte de supporters militaires chevronnés qui m’ont laissé pour mort certainement» dit-il, le 13 juin 2013 à Pacific Hôtel lors du lancement des activités commémoratives de ce quarantenaire marqué par une exposition de photos.
Juin 1973- juin 2013, voilà 40 ans que le journaliste, reporter, photographe Big-Z a embrassé ce métier. Jeune bachelier à l’époque, c’est en effet en 1973, année de la création du quotidien d’information L’Observateur devenu L’Observateur Paalga aujourd’hui, que Ben Idriss Zoungrana a commencé ses premiers pas en qualité de journaliste-reporter. «L’aventure de Ben Idriss se confond avec celle de L’Observateur parce que c’est chez nous qu’il a commencé tout jeune. Il avait la bosse du journalisme. Il voulait tellement s’exprimer à travers les médias qu’après le BAC, il est rentré d’Abidjan et il a été notre premier chroniqueur sportif», témoigne Edouard Ouédraogo, directeur de publication de L’Observateur Paalga, reconnu comme étant le père spirituel par Big-Z lui-même.
Rapidement, la volonté et l’abnégation amèneront Ben Idriss à gravir les échelons et à prendre, à bras-le-corps, le métier de photographe. Une détermination qui lui a permis de se perfectionner d’où son master en lettres modernes et en communication au Centre des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) de Dakar, puis à Moscou pour un master en photographie professionnelle.
Ces 40 ans sont donc autant des moments de souvenirs pour Big-Z un pan de l’histoire du Burkina qu'il ne manque pas d’exprimer avec émotion : «En 40 ans de carrière, c’est le respect des uns et des autres qui m’a marqué. Aussi, le fait d’avoir été constamment molesté en son temps. En effet, j’ai été battu par une cohorte de supporters militaires chevronnés qui m’ont certainement laissé pour mort et j’ai passé près d’une semaine à l’hôpital Yalgado. N’eût été la présence d’un certain Badini, qui m’a protégé avec son tabouret,… Le fait d’avoir parcouru plusieurs pays d’Afrique m’a beaucoup marqué».
La présidente de la cérémonie de lancement, Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat, a félicité Ben Idriss pour sa carrière sans interruption, mais elle n’a pas réussi à contenir ses émotions lors de l’exposition photo qui a eu lieu après la cérémonie : «J’ai pu voir de grands souvenirs, ceux de mon mariage, des personnes qui me sont chères et qui sont parties. C’est émotionnel. Je me revois encore jeune fille sans ride, je n’en ai pas encore mais un peu plus en forme. Ce sont vraiment des moments inoubliables». Le parrain, Aguibou Soumaré, président la Commission de l’UEMOA, représenté par Augustin Niango, a salué l’œuvre de Big-Z qu’il a qualifiée de professionnelle et qui restera à jamais un témoignage de l’histoire tout en souhaitant que la passion et l’engagement de Big-Z inspirent davantage.
Pour la commémoration de ce quarantenaire, ce sont environ 2500 posters qui seront exposés au Palais des Sports de Ouaga 2000 en décembre et bien d’autres activités en marge de la célébration de l’Indépendance à Dori. La cérémonie s’est déroulée dans une ambiance humoristique d’autant plus que «Kolo kolo», comme il se fait appeler, n’a pas failli à sa réputation d’amuser très souvent ses interlocuteurs.