Facebook et Twitter, pour ne citer que ceux-là, entrent de plus en plus dans les mœurs de l’homme politique burkinabè. Timidement peut-être, mais certainement et de plus en plus.
Récemment négligés, les réseaux sociaux sont de plus en plus prisés par les hommes et femmes politiques burkinabè, à commencer par le premier d’entre tous, le président du Faso Blaise Compaoré. L’histoire a commencé aux lendemains des élections de 2010 où le chef de la magistrature suprême a lancé un site web. Une page Facebook est ensuite née (2 février 2011) au nom du Président du Faso. Cette page, qui totalise aujourd’hui plus de 20 000 fans, parle uniquement des activités officielles du Président du Faso (visites, voyages, audiences, etc.)
Cependant, des réserves sont à émettre sur qui l’anime réellement (il y a de fortes chances que Blaise Compaoré y mêle rarement les mains). La question qui se pose est de savoir quelle est la valeur officielle à attacher à cette page et si elle peut être considérée comme une source d’information officielle. Lorsqu’il est écrit, « Bravoooooooooooooooooooo mes enfants !!! » dans la fièvre de la chevauchée des Etalons à la CAN sud-africaine, faut-il le prendre comme étant la voix du Chef de l’Etat ?
GNO, le voilier de Facebook !
Ces questions ne se posent pas pour d’autres internautes politiciens dont le plus visible et le plus actif sur Facebook demeure le député-maire de Ouahigouya, Gilbert N. Ouédraogo de l’ADF/RDA. Il a atteint le seuil limite de 5 000 amis sur ses deux profils et compte plus 3 000 abonnés à son fil d’actualité. Ayant pris goût à la chose du Net depuis son passage à la tête du ministère de l’Economie numérique, GNO (comme on l’appelle dans son parti l’ADF/RDA) a définitivement fait de Facebook un outil de communication à part entière, dont il use sans modération et avec stratégie.
Il a réussi à se rallier de nombreux sympathisants grâce à cet outil qu’il utilise par ailleurs volontiers pour accorder des interviews à la presse. Il est l’exemple type du E-politicien. Du moins, pour ce qui concerne le Burkina.
Celle qui le suit de près est Saran Séré Sérémé, avec près de 4 000 amis et un fan club comptant près de 2 000 membres alors qu’elle ne s’est signalée sur Facebook qu’au début de l’année 2013. La retentissante démissionnaire du CDP (parti au pouvoir) est en train également de faire de Facebook un terrain pour ventiler ses idées de changement. Elle vient d’arriver sur ce terrain, mais est très active.
A l’image du Poé Naaba du parti d’opposition UPC qui navigue bonnet au vent sur la toile sans que les mânes des ancêtres n’y trouvent à redire. Le président de son parti, Zéphirin Diabré, avec ses 3 000 amis s’affiche sur le réseau social mais y mène une activité très réduite (sa dernière activité récente date du 17 octobre 2010). Me Bénéwendé S. Sankara de l’UNIR/PS (depuis 2010) s’essaie également à la toile tout comme Soungalo Apollinaire Ouattara, président de l’Assemblée nationale, qui, lui, cependant, fait ses tous premiers pas sur Facebook (sa page a été créée en mai 2013).
Twitter, le délaissé
A part ces figures qui émergent, le reste de la classe politique burkinabè a une représentation falote sur les réseaux sociaux. Quelques partis politiques, notamment l’UPC, le CDP, l’UNIR/PS, ont créé respectivement une page et des profils Facebook dont l’animation est sporadique et n’ont connu leur pique que lors des récentes élections couplées de décembre 2012.
Mais la plage sociale qui reste défrichée est Twitter, que les hommes politiques burkinabè ne semblent pas trop adorer (à la différence du président guinéen Alpha Condé !).
Mais ils pourraient avoir intérêt à s’y mettre. Les électeurs burkinabè de demain, c’est peut-être là qu’il faudra aller les chercher.