L’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) a organisé une conférence internationale sur le thème « Ecomatériaux de construction : pilier de la croissance verte en Afrique » du 10 au 12 juin 2013. L’un des objectifs de la rencontre est de faire l’état des connaissances sur les matériaux nouveaux.
Selon des études, la population africaine va doubler d’ici à 25 ans et la taille des villes va augmenter. Ouagadougou par exemple connaît déjà une croissance urbaine de 10%. Dans un tel contexte marqué par les effets des changements climatiques tels que la chaleur, les conditions de vie dans les villes deviennent de plus en plus difficiles. A titre d’exemple, comme le souligne le directeur général des 2iE, Paul Giniès, les maisons en ciment et tôles posent quelques problèmes, surtout pendant la période de la chaleur, obligeant leurs occupants à dormir à l’extérieur . La problématique de l’utilisation de nouveaux matériaux de construction plus écologiques se pose avec acuité. C’est dans ce cadre que 160 participants venus de 25 pays, se sont réunis à Ouagadougou, sur l’initiative de l’Institut international, d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement, 2iE, du 10 au 12 juin pour mener la réflexion sur le thème « Ecomatériaux de construction : pilier de la croissance verte en Afrique ». La rencontre avait plusieurs objectifs : faire le point des connaissances scientifiques et techniques sur les éco-matériaux, mettre en évidence les écueils qui empêchent leur développement en Afrique et enfin, proposer des solutions pour contourner les écueils. Pour ce faire, trois sous-thèmes ont alimenté les débats : les écomatériaux de construction : sources, produits et défis scientifiques ; applications et retour d’expériences sur les écomatériaux de construction et enfin, opportunités et contraintes des écomatériaux de construction. Selon le directeur général de 2IE, Paul Giniès, la conférence a permis de mener la réflexion sur les moyens de faire passer les innovations dans le domaine public au service des populations.
Les écomatériaux sont des matériaux modernes de construction développés à partir des ressources disponibles en abondance, telles que la latérite, les déchets de coton ou de charbon. L’enjeu de leur utilisation est considérable. « Il est d’une part, d’accompagner la croissance, en créant des emplois par la création de la valeur ajoutée locale. Ensuite, d’améliorer la qualité de vie à travers des logements moins consommateurs d’énérgie et apportant plus de confort », a expliqué le directeur général de 2iE. Au Niger, par exemple, SONICHAR a mis au point des matériaux qui permettent d’économiser 7 degrés Celsius,,,, a-t-il relevé.
La rencontre sur les éco-matériaux a également offert l’opportunité aux chercheurs, aux décideurs politiques et aux ONG de s’asseoir autour d’une même table pour décortiquer les défis et les enjeux liés à la problématique du logement en milieu urbain. Pour le ministre en charge des infrastructures, Jean Bertin Ouédraogo, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), prend en compte les aspirations des Burkinabè à un logement décent. C’est à ce titre qu’il a affirmé que cette conférence est une initiative majeure. Il a souhaité qu’elle soit inscrite dans le calendrier des conférences organisées par le Burkina Faso, tous les deux ans. Elle s’inscrit dans une série de conférences, initiées par 2iE, pour accompagner le développement du continent africain.
En marge de la conférence, l’institut organise des journées, entreprises les 13 et 14 juin. Elles constituent un grand forum où les entreprises et les étudiants se rencontrent, les uns pour décrocher des talents, pour les premiers et des contrats de stage ou d’embauche pour les seconds. 2iE est un centre de formation et de recherche membre de la Conférence des grandes écoles (CGE) et basé au Burkina Faso. Spécialisé dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de l’environnement, du génie civil et des mines, ses diplômes d’ingénieur ont reçu l’accréditation de la Commission française des titres d’ingénieur (CTI), ce qui leur octroie une reconnaissance européenne, à travers le label EUR-ACE.