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Sidwaya N° 7437 du 13/6/2013

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Aux chevets d’un grand malade
Publié le jeudi 13 juin 2013   |  Sidwaya


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© aOuaga.com par AO
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C’est connu de tous. L’enseignement supérieur public burkinabè va mal, très mal même. Et les problèmes, dans une certaine mesure, sont aussi connus. Entre autres, l’on peut citer le manque d’infrastructures, l’insuffisance d’enseignants, l’insuffisance de prestations sociales ... Ce qui induit la misère des étudiants, certains se trouvant dans des situations dans lesquelles avoir un repas par jour pour se sustenter est un miracle.

La conséquence de cette situation est la multiplication des grèves et autres crises, avec des étudiants qui deviennent de plus en plus violents, irrespectueux et prêts à tout pour voir leurs conditions de vie améliorées. Ce qui n’est pas pour arranger les choses, car les abandons des classes pour fait de grève ne peuvent qu’aboutir à des blocages et des retards. Le cas le plus éloquent et choquant est celui de l’Université de Ouagadougou (UO), par exemple, qui s’est retrouvée dans une situation très difficile. Car l’on ne sait plus quand commence une année universitaire et quand elle prend fin. Il est vrai que pour essayer de redresser la situation, les autorités politiques et universitaires ont décidé du blanchiment technique d’une année à l’UO, mais il faut reconnaître que ce n’est qu’une partie infinitésimale de la thérapie pour guérir le mal du temple du savoir de « Zogona ». Comment faire alors, pour que les institutions chargées de l’enseignement supérieur public burkinabè retrouvent leur superbe d’antan ? Ce qui est sûr, face à ce « grand malade » qu’est l’enseignement supérieur public burkinabè, il fallait imaginer une solution. Et une bonne. Une thérapie, s’il le faut, de choc, comme pour guérir un cheval, pour donner envie aux uns et aux autres d’aller à l’université pour se faire former et/ou pour former. C’est certainement ce souci de remettre de l’ordre dans l’enseignement supérieur public burkinabè qui a amené les autorités du pays à créer un cadre de réflexion, du 13 au 15 juin 2013, en initiant les états généraux consacrés au domaine.
Et pour montrer que le succès de ces états généraux tiennent à cœur les autorités burkinabè, le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara, a entrepris des démarches, afin d’impliquer toutes les couches dans les débats. C’est ainsi qu’il a rencontré le chef de file de l’opposition politique, de même que les premiers responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Pendant 72 heures donc, plus de 400 participants, à savoir des enseignants, des étudiants et les personnels d’administration, des partenaires sociaux et institutionnels, des représentants de partis politiques et d’institutions nationales, vont échanger sur les pistes de solutions à proposer en vue d’une sortie définitive des universités publiques des difficultés qu’elles vivent.
Des termes de référence de la rencontre, il ressort que « l’objectif général de ces états généraux consiste, au regard des difficultés avérées, à rechercher les voies et moyens pour promouvoir un enseignement supérieur de qualité au Burkina Faso ». Dans le même document de référence des travaux, de grandes attentes sont exprimées, à l’issue des états généraux sur l’enseignement supérieur public. Il s’agit de parvenir à des solutions aux problèmes de gouvernance dans les Institutions d’enseignement supérieur (IES), de trouver les voies et moyens pour la planification des offres de formation, l’élaboration d’un mécanisme et des indicateurs de suivi-évaluation du système Licence-Master-Doctorat (LMD) et la proposition d’une stratégie de généralisation de l’utilisation des TIC dans les IES.
De même, les organisateurs de la rencontre ambitionnent d’aboutir, entre autres, à l’élaboration d’un plan stratégique de recrutement et de formation des ressources humaines, d’une part, et un plan de construction et d’équipement des infrastructures, d’autre part. Comme on le voit, les ambitions sont grandes. Et il y a matière à réflexion, tant la situation de nos universités publiques est préoccupante. Les participants devront donc, s’évertuer et s’appliquer à passer les problèmes de l’enseignement supérieur public burkinabè au scanner, sans complaisance, pour éviter les perpétuels recommencements. Soigner ce « grand malade grabataire » qu’est l’enseignement supérieur public burkinabè, c’est tracer les voies du développement et de l’avenir du Burkina Faso. Car un pays où les jeunes sont mal formés, un pays dépourvu de cadres, tournera en rond. Et ce sont les autres qui viendront nous imposer leur façon de réfléchir et de penser le développement. Comme à notre accession à l’indépendance. Assurément, nul ne veut revivre cette situation. Voilà pourquoi il faut que de bonnes résolutions et recommandations, suivies d’un véritable plan d’application, sortent de ces états généraux de l’enseignement supérieur public du Burkina Faso, pour couper l’herbe sous les pieds de ceux qui pensent déjà que ce sera une rencontre de trop. Pour partager des perdiems.

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

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