Adama vient de divorcer pour la troisième fois de sa vie. En moins de 10 ans, il s’est marié à trois femmes différentes et a divorcé à trois reprises. A l’instar d’Adama, Abdoul est sur le point de divorcer d’avec son épouse. Et selon notre source, le couple est presqu’au terme de la procédure du divorce. Autrefois rare, sinon inexistant dans nos sociétés, le divorce est devenu un vécu quotidien en Afrique. La tante, l’oncle, les familles ressources n’ont plus de force dans nos communautés. Pourtant, à l’époque, ces personnes sus-citées, jouaient un rôle capital dans la cohésion sociale.
Lorsqu’un couple était en danger de divorce, l’oncle ou la tante pouvait intervenir et le couple repartait sur de bonnes bases. Dans des cas extrêmes de mésententes, des familles ressources (forgeronnes, griottes…) jouaient aussi une médiation irrévocable. Toutes les parties en conflit, ne pouvaient outrepasser en aucun cas leur décision. Autant que cela était valable pour deux individus ou plus, il l’était aussi pour une communauté, voire pour des peuples. Cette vision communautaire des problèmes en Afrique qui a fait la fierté des peuples du berceau de l’humanité, est aujourd’hui un passé lointain. La médiation traditionnelle n’a plus d’effet. Elle n’existe même plus pour certains peuples. Aussi, les guerres ethniques, tribales et inter-peuples sont fréquentes sous nos cieux. Malgré la solution des organismes interafricains, ceux continentaux et mondiaux, des peuples s’entredéchirent pour des causes qui n’en valent pas la peine. La médiation traditionnelle qui permettait de circonscrire ces cas de figure, n’a plus sa place. Elle ne l’a même plus pour une famille nucléaire. La médiation traditionnelle n’a plus d’effet. Chacun étant maître de sa vie. Autrement, tout se passe comme si nous étions dans une jungle où il n’y a pas de règles culturelles. Il est donc temps que des solutions palliatives soient développées à tous les niveaux, pour changer les comportements. Le bien matériel qui est à l’origine de la situation selon plusieurs sources, n’est pas suffisant pour une vie en société. Le premier fondement d’une vie humaine est la présence d’autrui. Pour en faire la preuve, il suffit de faire un tour dans un centre de santé ou au cimetière. Le riche malade ou mort, n’est pris en charge que par ses prochains. Dès lors, pourquoi ne pas travailler à valoriser nos valeurs humaines ? Seydou Badian ne disait-il pas que, « L’Homme n’est rien sans les hommes, il vient dans leurs mains et repart dans leurs mains ». Pour la prochaine vision, nous parlerons des personnes qui ne cultivent pas des relations parentales sous prétexte qu’ils n’en ont pas le temps compte tenu de leur profession.