Les lampions se sont éteints sur la quatrième édition du CHAN 2016 au Rwanda, avec la victoire de la République démocratique du Congo aux dépens des Aigles du Mali. Et de deux pour la RDC, pourrait-on dire. En effet, après avoir remporté en 2009, la première édition du CHAN, face au Ghana battu par le score de 2 buts à zéro au Stade Felix Houphouët Boigny d’Abidjan, revoilà la RDC sur le toit de l’Afrique. Une victoire bien méritée, au regard de la qualité de l’effectif de cette sélection composée pour la plupart de joueurs du Tout-puissant Mazembé du richissime homme d’affaires Moise Katumbi et de l’As Vita club. C’est aussi le fruit d’un travail de longue haleine, entrepris depuis la base par les clubs congolais qui, ces dernières décennies, ont fait preuve de constance et de régularité sur la scène africaine à travers leurs représentants. Il ne faut pas non plus occulter le soutien combien important du président Joseph Kabila qui, à l’occasion de cette finale, a mis à la disposition des Kinois, un avion charter pour aller soutenir les joueurs. Maintenant que les différentes délégations sont retournées chacune chez elle avec des fortunes diverses, il va falloir, pour chaque pays, tirer les leçons de sa participation à cette compétition afin de revenir dans trois ans avec beaucoup plus d’ambitions. C’est le lieu de se féliciter de la naissance de cette compétition continentale qui est une plateforme supplémentaire pour exposer aux yeux du monde tous les talents dont regorge le continent africain.
Le plus urgent, c’est de faire en sorte que le CHAN soit aussi attractif que la CAN
Le président de la CAF, Issa Hayatou, a eu le nez creux en lançant cette compétition qui ne concerne exclusivement que les joueurs locaux. Il ne faut donc pas que cette compétition soit une autre bonne occasion offerte à certains recruteurs occidentaux sans foi ni loi, qui prennent du plaisir à nous arracher nos talents locaux. En effet, ces personnes qui disposent d’importantes mannes financières, signent des partenariats souvent douteux avec des centres de formation, dans le but de recruter leurs meilleurs joueurs. Malheureusement, ce phénomène risque de perdurer, au regard de la nonchalance de la CAF qui semble n’avoir pas encore trouvé la solution miracle pour stopper l’hémorragie. Tout cela aurait pu être évité si l’instance faitière qui gère le football en Afrique, s’était dotée de textes forts pour freiner ce trafic qui ne dit pas son non. Déjà qu’il est au centre de nombreuses critiques de la part de ses détracteurs qui lui reprochent d’avoir accumulé à la tête de cette institution une colossale fortune au point d’afficher arrogance et mépris, Issa Hayatou ne devrait plus en rajouter en travaillant pour la gloire du football africain. Comme on le constate, les défis à relever pour la CAF sont nombreux. Le plus urgent, c’est de faire en sorte que le CHAN soit aussi attractif que la CAN. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, car on a assisté a peu d’engouement dans les stades ou devant les écrans, pour suivre les matchs. La faute incombe peut-être aux sponsors qui n’ont pas voulu associer leur image a cette compétition. En tout cas, on suppose (sans doute pour donner un coup de pouce à cette jeune compétition) que la FIFA a décidé depuis le 12 janvier 2016, de prendre désormais en compte les rencontres du CHAN comme l’un des critères de son classement mensuel des sélections africaines.
Seydou TRAORE